La petite histoire
En 1979, Robert Furchgott découvre l’EDRF (Endothelium-derived Relaxing Factor) et son lien avec le NO (monoxyde d’azote) : il est le premier à prouver que la dysfonction endothéliale est en lien avec une diminution de la biodisponibilité du NO.
En 1992, les laboratoires Pfizer mettent au point le citrate de sildénafil, qui empêche la destruction du GMP cyclique et qui maintient ainsi le niveau circulant du NO. Partant du principe que ce médicament pouvait augmenter le flux sanguin vers le myocarde et diminuer la pression artérielle, Pfizer teste le sildénafil dans le traitement de l’angine de poitrine. Sans succès néanmoins dès les études de phase 1.
Mais les patients rapportent une amélioration de la qualité de leurs érections, par majoration locale du flux sanguin. Le NO est en effet un élément indispensable à l’érection.
Le laboratoire Pfizer change très vite son fusil d’épaule : à défaut d’un anti-angoreux, il développe un médicament des troubles de l’érection et le brevette. Les études, menées dès 1993, prouvent l’efficacité de ce médicament chez plus de 3 000 hommes de tout âge souffrant de troubles de l’érection.
Dès sa commercialisation en 1998, Viagra est un véritable succès. Son brevet tombe dans le domaine public en 2011.
Et après ?
En 1998, le prix Nobel de médecine a été attribué à Robert Furchgott, Ferid Murad et Louis Ignarro pour leur travail sur le NO.
Aujourd’hui, le sildénafil est aussi utilisé comme traitement de l’hypertension artérielle pulmonaire et en médecine militaire comme moyen de lutte contre l’hypotension des pilotes en vol à haute altitude.
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