Alors que les conditions météorologiques de l’été ont favorisé les cueillettes précoces de champignons, les centres antipoison rapportent déjà 330 cas d’intoxication (entre le 1er juillet et le 29 août), dont trois décès, indique un communiqué de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).
L’an dernier (entre le 1er juillet et le 31 décembre 2020), plus de 1 300 cas d'intoxication, dont 5 décès, ont été signalés, particulièrement au mois d’octobre (56 % des cas). « La majorité des intoxications était liée à des champignons cueillis mais dans 4,5 % des cas, ils avaient été achetés sur un marché ou dans un commerce », alerte l’Anses.
Les risques d’intoxication peuvent venir d’une confusion entre espèce comestible et espèce toxique, de la consommation de champignons comestibles en mauvais état ou mal cuits ou encore d’une ingestion suite à une indication erronée d’une application mobile de reconnaissance de champignons. Par ailleurs, l’an dernier, « 3 % des cas faisaient suite à l’ingestion, par un enfant ou un adulte présentant des troubles cognitifs comme la maladie d’Alzheimer ou une déficience intellectuelle, d’un morceau de champignon non comestible trouvé dans le jardin ou la cour de l’école », rappelle l’Anses.
Un « risque élevé d’erreur » avec les applications sur smartphones
Pour éviter les accidents, l’Anses et la Direction générale de la santé (DGS) recommandent de ne consommer que les champignons « parfaitement » connus ou contrôlés par un spécialiste (pharmaciens, associations et sociétés de mycologie) et après une cuisson suffisante (20 à 30 minutes à la poêle ou 15 minutes à l’eau bouillante). Les deux instances préconisent également de prélever la totalité du champignon (pied et chapeau) pour faciliter l’identification et de ne cueillir que les spécimens en bon état et éloignés de sites pollués, ou encore de ne pas les conserver dans un sac plastique qui accélère le pourrissement.
Par ailleurs, le recours à une application de reconnaissance de champignons sur smartphone ne saurait être la seule vérification effectuée avant la consommation, « en raison du risque élevé d’erreur », conseillent l’Anses et la DGS, contre-indiquant la consommation de champignons commercialisés « à la sauvette ».
En cas d’apparition de symptômes (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées, tremblements, vertiges, troubles de la vue, etc.), généralement quelques heures après la consommation, « il est utile de noter les heures du ou des derniers repas, l’heure de survenue des premiers signes et de conserver les restes de la cueillette pour identification », rappelle l’Anses, qui invite à photographier la cueillette avant cuisson, en séparant les espèces, et surtout à contacter immédiatement un centre antipoison en mentionnant cette consommation.
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