L'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) vient de publier les résultats de son évaluation de 5 substances chimiques suspectées d’être perturbatrices endocriniennes.
En effet, dans le cadre de la Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE) adoptée en 2014, l'agence s’est vue confier le soin d’expertiser au moins cinq substances par an. Les 5 substances : le triclocarban, le sulfate d’étain, le dicyclopentadiène, le RDP et le TMBPF sont toutes enregistrées auprès de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA).
Substitut du bisphénol A, retardateur de flamme, antibactérien…
Concernant le TMBPF, utilisé notamment comme substitut du bisphénol A dans le revêtement d'emballages métalliques pour le conditionnement des denrées alimentaires, plusieurs tests « ne mettent pas en évidence d'effet PE », souligne l'ANSES que ce soit pour la santé humaine que pour l'environnement.
Néanmoins dans les deux cas on ne peut exclure des propriétés PE. L'ANSES « recommande que des études soient requises par l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) dans le cadre d'un contrôle de conformité afin d'obtenir des informations sur la génotoxicité et sur la reprotoxicité du TMBPF ».
Pour le RDP utilisé essentiellement comme retardateur de flamme dans le traitement d’ignifugation des polymères et d’autres matériaux, « les données sont assez limitées » mais montrent que la substance pourrait avoir « un effet neurotoxique, un effet sur les glandes surrénales, et un effet sur le développement ». L'Agence, qui propose de soumettre le RDP à l'évaluation du règlement de l'UE sur les substances chimiques (REACH).
5 nouvelles substances en évaluation
Concernant le triclocarban, principalement utilisé comme antibactérien et antifongique, « les données disponibles suggèrent l'existence d'un possible effet PE pour la santé humaine et l'environnement », souligne l'ANSES. Le triclocarban est proposé pour l'évaluation dans le cadre de REACh.
L'Agence réclame aussi de plus amples données sur le sulfate d'étain (utilisé notamment dans des préparations pour ciment) ainsi que sur le dicyclopentadiène (fabrication de polymères) qui ont fait l’objet d’une évaluation au titre du règlement REACh en raison, d’une suspicion d’effet reprotoxique et d’une suspicion de propriétés cancérogène mutagène reprotoxique (CMR) et d’effet sensibilisant.
Cinq autres substances suspectées d'être des PE font toujours l'objet de travaux d'expertise de l'Agence : l'homosalate, le triflusulfuron méthyl, le triphényl phosphate, le bisphénol B et le BDE-47.
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