Clairance
Une créatininémie élevée doit être d’abord interprétée à travers la valeur de sa clairance glomérulaire, aujourd’hui calculée avec la formule de Cockcroft et Gault par tous les laboratoires d’analyses médicales. Cette formule permet de distinguer l’insuffisance rénale (IR) à un stade modéré (59 à 30 ml/mn), à un stade sévère (29 à 15 ml/mn) et au stade terminal de la dialyse (< 15 ml/mn).
La découverte d’une IR lors d’un bilan systématique chez un patient sans antécédent particulier et sans modification de la diurèse, permet d’éliminer une insuffisance rénale aiguë. L’insuffisance rénale chronique est la situation clinique la plus fréquemment rencontrée, surtout si le patient est âgé de › 60 ans. Un deuxième contrôle sanguin à 4-5 jours d’intervalle permet de confirmer qu’il s’agit bien d’une insuffisance rénale chronique stable.
HTA, prostate, PKR...
Devant une insuffisance rénale chronique (IRC) stable et isolée, il faut parfaire l’approche clinique en vérifiant la tension artérielle (la présence d’une hypertension est fréquente), la présence ou non d’une pollakiurie nocturne avec dysurie (suspicion d’une obstruction prostatique), la présence ou non d’antécédents familiaux d’IRC (suspicion d’une polykystose rénale), la prise d’un éventuel médicament en automédication (AINS, diurétique, etc.).
La recherche d’une anomalie du sédiment urinaire par la bandelette est utile car une forte albuminurie conforte l’hypothèse d’une insuffisance rénale glomérulaire, une hématurie celle d’une uropathie obstructive.
Échographie
Une échographie rénale est demandée. Elle permet d’identifier plusieurs causes d’IRC : une dilatation bilatérale des voies urinaires en cas d’obstruction prostatique, deux gros reins polykystiques en cas de polykystose familiale, un rein atrophique unilatéral en cas de maladie athéromateuse des artères rénales.
C’est la sévérité de l’IRC qui conduit à adresser le patient à la consultation du néphrologue. Toute IRC sévère (clairance < 30 ml/mn) doit être vue par un néphrologue deux fois/an afin de prévenir, si c’est possible, l’évolution vers l’insuffisance rénale terminale.
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