LE DIAGNOSTIC CLINIQUE d’une cystite aiguë est fondé sur la constatation d’une pollakiurie, d’une impériosité mictionnelle, de mictions douloureuses, de brûlures mictionnelles, en l’absence de fièvre et de symptômes pendant les quatre semaines précédentes. Lorsque le diagnostic n’est pas évident ou en cas de symptômes vaginaux ou urétraux, un examen gynécologique est recommandé. L’évaluation de la cystite aiguë porte sur la recherche de facteurs « de gravité » qui permettent d’évoquer une complication, notamment une pyélonéphrite, à évoquer en cas de consultation plus de sept jours après le début des symptômes, de douleur lombaire ou de fièvre supérieure à 38 °C. Une hématurie n’est pas inhabituelle dans les cystites aiguës, mais elle doit faire également penser à une tumeur de la vessie chez la femme adulte tabagique. La survenue d’une cystite aiguë chez une femme ménopausée est classiquement donnée comme facteur de « complication ». Cet élément doit être pris en compte au cas par cas. Il en va de même chez la femme enceinte. Au total, pour le Comité d’infectiologie de l’association française d’urologie (CIAFU), « en présence de symptômes et signes typiques d’une cystite aiguë et en l’absence de facteurs de gravité, de risque ou de complication, signant le diagnostic de cystite aiguë simple (ou non compliquée), la réalisation d’examens complémentaires n’est pas nécessaire » (1). Un examen cyto-bactériologique urinaire (ECBU) ne s’impose pas en cas de signes de cystite aiguë. L’utilisation d’une bandelette urinaire à la recherche de leucocytes et de nitrites peut suffire en cas de cystite aiguë non compliquée. Le diagnostic de cystite aiguë doit être remis en question si la bandelette est négative. En cas de doute diagnostique clinique ou de facteurs de gravité, un ECBU est recommandé.
Un traitement antibiotique court.
L’hospitalisation peut être nécessaire en cas de facteurs de gravité. En cas de cystite aiguë simple chez la femme jeune, non enceinte, un traitement antibiotique court, en monodose ou pendant trois jours, est recommandé en raison de son efficacité, de sa bonne observance, de la moindre fréquence des effets indésirables et des aspects économiques. Il est préférable de faire appel à une molécule à élimination urinaire prolongée. Le CIAFU précise qu’un traitement monodose « est possible avec la fosfomycine-trométamol, l’ofloxacine, la ciprofloxacine, le triméthoprime-sulfamethoxazole ou cotrimoxazole. Un traitement de 3 jours est possible pour le cotrimoxazole, la lomefloxacine ou la norfloxacine. Un traitement antalgique peut enfin être nécessaire en cas de douleurs importantes.
Cystite récidivante : plus de trois crises par an.
Près de 10 % des femmes tous âges confondus souffrent de cystites récidivantes avec une prépondérance chez la femme de 30-65 ans. Ces formes doivent être distinguées des rechutes infectieuses immédiates à l’arrêt du traitement. En effet, la cystite récidivante est une nouvelle infection urinaire qui réapparaît après la guérison de la crise précédente, comme la stérilité des urines l’a montré quelques jours après l’arrêt du traitement antibiotique. Au-delà de trois épisodes de cystite aiguë par an, on parle de cystite récidivante, ce qui impose d’envisager des explorations. Le rôle des rapports sexuels est prépondérant chez les jeunes. Les autres éléments favorisants sont le diabète, le tabagisme, l’utilisation d’un diaphragme ou de spermicides ou une hygiène inadaptée qui modifie la flore vaginale. Enfin, des facteurs comportementaux comme le fait de se retenir d’uriner doivent également être recherchés. Le bilan étiologique, indispensable, est orienté par les facteurs favorisants. Il est fondé sur la cystoscopie et l’exploration urodynamique. Si ces examens sont négatifs, une susceptibilité vésicale aux infections est évoquée. Une prophylaxie antibiotique au long cours est efficace mais on peut recourir à un traitement de fond par le jus de canneberge.
Référence (1) Bruyère F, et coll. ; CIAFU. Cystites aiguës. Prog Urol 2008 ; 18 Suppl 1 : 9-13.
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