L’HYPERTENSION ARTÉRIELLE (HTA) résistante est définie par une pression artérielle (PA) non contrôlée malgré un traitement pharmacologique associant au moins trois classes thérapeutiques, dont un diurétique thiazidique.
Le système nerveux sympathique qui innerve le rein par des fibres efférentes (du système nerveux central [SNC] vers le rein) et afférentes (du rein vers le SNC) joue un rôle important dans l’homéostasie de la pression artérielle à long terme. Proposée récemment, la dénervation rénale par cathéter est une nouvelle approche qui s’est révélée en mesure d’abaisser la pression artérielle chez les patients non contrôlés par l’association de plusieurs antihypertenseurs différents.
Cette nouvelle technique consiste à interrompre l’innervation rénale sympathique à l’aide d’un cathéter spécifique (Simplicity Catheter System, Ardian Inc.) introduit par l’artère fémorale jusqu’à l’artère rénale. Une fois en place, il délivre des impulsions brèves de radiofréquence qui détruisent les fibres sympathiques qui cheminent dans l’adventice.
Une première étude a été réalisée chez l’homme, les résultats présentés par Henry Krum (Melbourne Australie) sont prometteurs. L’essai porte sur 45 patients (moyenne d’âge 58 ± 9 ans, 31 % de diabétiques et 22 % de coronariens) dont la PA restait élevée (176/98 mmHg en moyenne) malgré un traitement comportant au moins trois antihypertenseurs différents dont un diurétique (4,7 médicaments en moyenne).
Le temps nécessaire pour traiter les deux côtés a été de 38 minutes en moyenne.
Deux complications seulement sont survenues au cours de l’intervention : une dissection de l’artère rénale lors du cathétérisme avant l’application de la radiofréquence et un pseudo-anévrysme de l’artère fémorale qui a été réduit manuellement.
Les résultats mettent en évidence une baisse importante de la pression artérielle qui atteignait 14 mmHg pour la pression artérielle systolique et 10 mmHg pour la pression artérielle diastolique un mois après la dénervation (p < 0,001) et, respectivement 27 et 17 mmHg à 12 mois (p < 0,001 et p < 0,02).
L’évaluation angiographique effectuée 6 et 12 mois après l’intervention n’a montré aucune anomalie vasculaire, en particulier à type de sténose. En outre, la fonction rénale est restée stable.
Ces résultats très encourageants doivent néanmoins être confirmés par des études complémentaires.
La stimulation des barorécepteurs carotidiens.
La seconde technique, présentée par Peter de Leeuw (Maastrich, Pays-Bas), consiste à stimuler les barorécepteurs du sinus carotidien au moyen d’électrodes reliées à un dispositif de la taille d’un pacemaker implanté sous la peau (Rheos Baroreflex hypertension system CVRx, Inc.).
L’étude DEBuT-HT (Device Based Therapy of Hypertension) a été menée dans quatre centres européens pour évaluer son efficacité chez des patients ayant une pression artérielle systolique supérieure à 160 mmHg malgré un traitement par au moins trois antihypertenseurs dont obligatoirement un diurétique. Quarante-cinq patients ont été implantés, 18 ont été traités pendant plus de 4 ans.
Une baisse d’en moyenne 53 mmHg de la pression artérielle systolique a été constatée chez 67 % des patients, accompagnée d’un ralentissement de la fréquence cardiaque. Aucun événement indésirable grave n’est survenu pendant la durée de l’étude.
« Rheos Hypertension pivotal study », un vaste essai international multicentrique (50 centres aux États-Unis et en Europe), randomisé en double aveugle, est actuellement en cours pour évaluer l’efficacité et la sécurité d’emploi de ce système chez 300 patients.
Session présidée par T.M MacDonald (Dunde, Royaume-Uni) et H.M Mardikar (Nagpur, Inde).
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