À côté de la chirurgie classique de l’hyperplasie bénigne de prostate (HBP), de la résection transurétrale de la prostate ou de l’énucléation transurétrale au laser, associées à une hospitalisation, des alternatives mini-invasives peuvent être proposées. Comme l’embolisation des artères prostatiques, les implants intra-prostatiques, et maintenant la thermothérapie par vapeur d’eau Rezum (Boston Scientific), qui dispose depuis le 24 février 2024, d’un remboursement spécifique. Cette technique qui peut être réalisée en ambulatoire et ne nécessite pas le recours à une anesthésie générale peut s’effectuer en salle d’endoscopie.
Cette nouvelle thérapeutique a été présentée le 5 avril dans le cadre du congrès EAU24 (European Association of Urology). L’indication : les patients traités par médicaments présentant des effets indésirables (troubles de la libido, éjaculation rétrograde et troubles de l’érection) qui veulent préserver leur sexualité.
L’hyperplasie de la prostate est fréquente et liée à l’âge. Ainsi, deux millions d’hommes en France sont concernés, avec 100 000 nouveaux cas par an. L’affection atteint 50 % des hommes après 60 ans, et 90 % après 80 ans. Ils sont traités à 50 % par des traitements médicamenteux, dans 10 % des cas par la chirurgie. Le traitement médical utilise des règles hygiéno-diététiques, les alpha-bloquants, les inhibiteurs de la 5-alpha réductase. Le traitement chirurgical est indiqué lors de l’échec du traitement médical ou de complications.
Absence d’éjaculation rétrograde après l’intervention
Le traitement Rezum est une procédure chirurgicale mini-invasive qui utilise un courant de radiofréquence pour générer une énergie thermique humide sous forme de vapeur d’eau. Pendant l’intervention, l’urologue introduit une aiguille spéciale jusqu’au tissu prostatique et injecte de la vapeur d’eau dans différentes parties de la prostate, en fonction de la taille. Au contact des tissus, l’énergie thermique stockée est libérée pour réduire les tissus prostatiques hypertrophiés. Cette procédure qui dure 10 à 15 minutes est réalisée sous anesthésie (loco régionale, rachianesthésie, ou éventuellement anesthésie générale). Le tissu est progressivement réabsorbé par le processus de cicatrisation naturelle réduisant ainsi le volume de la prostate. L’urètre retrouve ses fonctions naturelles, ce qui réduit les symptômes de l’HBP.
Le patient rentre chez lui le lendemain de l’intervention et reprend rapidement ses activités quotidiennes. Les résultats se font sentir en deux semaines, au maximum dans les trois mois. L’avantage par rapport à la chirurgie est l’absence d’éjaculation rétrograde et la durée très courte de la prise en charge. Le taux de retraitement à 5 ans (avec le recul actuel) après cette intervention est de 15 %.
D’après une conférence de presse de Boston Scientific
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