UNE ÉQUIPE de néphrologues néerlandais de Groningen vient d’identifier un nouveau marqueur du risque thrombo-embolique : la micro-albuminurie. Cette protéine, déjà connue pour être corrélée à la survenue d’accident vasculaire cérébral et d’infarctus du myocarde, se révèle ainsi être un facteur indépendant du risque thrombo-embolique, non seulement artériel mais aussi veineux. À noter que jusqu’à présent près de 50 % des thromboses veineuses restaient sans cause retrouvée.
Une des forces de ce travail est d’avoir évalué cette association pour la première fois. Une autre est que la population étudiée est loin d’être négligeable, puisque près de 8 600 sujets âgés de 28 à 75 ans, issus de la vaste cohorte PREVEND (n= 85 000), ont participé en répondant au questionnaire. Seuls les événements symptomatiques et diagnostiqués de façon objective ont été comptabilisés. Près de 129 thromboses veineuses profondes et/ou embolies pulmonaires ont été ainsi rapportés au cours d’un suivi moyen de 8,6 ans. La microalbuminurie était mesurée selon la norme standard, c’est-à-dire deux prélèvements recueillis sur24 heures.
Un traitement autre qu’anticoagulant.
Après ajustement sur l’âge, les antécédents de cancer, la prise de contraception orale et les facteurs de risque cardio-vasculaire, le risque relatif de thrombo-embolies veineuse (TVE) était de 2,00 (IC 95 %, 0,86-2,35) versus normoalbuminurie (<30 mg/24 heures). Ce risque relatif s’est avéré de plus être corrélé au degré de la microalbuminurie : de 1,40 (IC 95 %, 0,86-2,35), de 2,20 (IC 95 %, 1,44-3,36) et 2,82 (IC 95 %, 1,21-6,61), respectivement pour des taux compris entre 15-29, 30-300 et ›300 mg/24 heures. Contrairement aux études précédentes, le syndrome métabolique n’était pas associé à un risque majoré de TVE. Idem pour le diabète, mais cette constatation est à pondérer par le fait que les sujets diabétiques de type 1 étaient exclus. Quant aux données concernant le cancer, elles étaient trop insuffisantes pour pouvoir être exploitées. De même, il n’est pas possible de généraliser l’effet de la contraception orale, dans la mesure où aucun sujet de moins de 28 ans n’a été inclus. À l’inverse d’autres facteurs de risque de TVE, la microalbuminurie peut être traitée autrement que par traitement anticoagulant, par exemple par les inhibiteurs du système rénine angiotensine. Cette indication potentielle nécessiterait d’être évaluée dans des études d’efficacité spécifiques.
JAMA, 6 mai 2009 ; volume 301, numéro 17.
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