Par le Dr JEAN-FRANÇOIS LAPRAY*
COMPLÉTANT L’INTERROGATOIRE, l’examen clinique et l’endoscopie, l’imagerie permet une visualisation directe de la bandelette sous-urétrale (BSU) sur le plan morphologique et dynamique par l’échographie. L’IRM morphologique apporte des renseignements dans des cas sélectionnés.
Quels sont les aspects en échographie ?
Tout d’abord l’échographie doit comporter l’examen des reins et de la vessie : paroi, contenu (parfois portion de BSU intravésicale) et résidu post-mictionnel (RPM) avant l’étude urétrale. Celle-ci est effectuée par voie endovaginale ou plutôt introïtale (avec l’extrémité de la sonde endocavitaire immédiatement en arrière du méat urétral).
En cas d’incontinence urinaire d’effort persistante ou récidivée, l’écho introïtale peut montrer un défaut de tension de la BSU : boucle d’une branche de la BSU sur les coupes axiales (Fig. 1), absence de compression urétrale par la BSU en Valsalva (coupes axiales et sagittales), situation trop distale de la BSU dont l’inefficacité est aggravée par l’absence de mobilité cervico-urétrale et/ou une insuffisance sphinctérienne.
En cas de fuites par impériosités et/ou de dysurie, on recherche une surtension de la BSU, visible par une protrusion de la BSU dans la face postérieure de l’urètre au repos avec un étranglement en poussée dans les cas manifestes, mais avec des faux négatifs car il n’est pas rare que l’exploration chirurgicale montre des surtensions mal visibles en écho. Un twist de la BSU avec un effet de corde, une position rétro cervicale dysectasiante souvent accentuée en poussée peuvent être trouvés.
Quels sont les aspects en cystographie ?
La cystographie rétrograde dynamique et mictionnelle (avec des clichés au repos et en poussée, de profil en position debout et des clichés mictionnels de profil en position assise), montre aussi le RPM et la mobilité cervico-urétrale. Le retentissement de la BSU sur l’urètre mictionnel est variable, fonction de l’activité du détrusor. En particulier, un urètre subnormal n’élimine pas une surtension de la BSU qui peut être masquée par la distension urètrale liée à la pression d’éjection mictionnelle. En revanche, la cystographie objective la béance du col en poussée et la vésicalisation urétrale en miction, une coudure manifeste, un éventuel aspect rigide de l’urètre, et aussi les fistules urétro-vaginales secondaires à une érosion qui échappent à l’échographie.
Quels sont les aspects en IRM ?
Une BSU normale est difficile à voir aussi bien en T1 qu’en T2. L’IRM n’est donc pas l’examen de première intention sauf pour préciser (mieux que le scanner) une collection pelvienne ou périnéale en postopératoire précoce. L’IRM est en revanche très utile en cas de complication inflammatoire ou infectieuse de la BSU, où celle-ci apparaît en hyposignal en T2 et T1 après injection entourée d’une gangue en hypersignal (Fig. 2).
* Centre de Radiologie, Lyon.
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