LE LIEN entre inflammation et progression de l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) a été mis en avant par les travaux de Roehrom. Ils ont montré que la présence d’une inflammation sur les biopsies initiales était, une fois sur deux, corrélée à un âge plus avancé, un volume prostatique plus important et un risque plus accru d’infection, de rétention, d’intervention chirurgicale et d’aggravation des symptômes. De plus, un traitement par inhibiteur de la 5 alpha-réductase était plus efficace chez les patients présentant une inflammation.
Plusieurs autres études sont venues confirmer ces corrélations. Ces constatations pourraient permettre, à l’avenir d’adapter le traitement aux différentes situations et tenter de le personnaliser. Malheureusement, il n’est pas encore possible d’identifier les patients porteurs d’une inflammation par des biopsies systématiques, sauf pour ceux en ayant eu pour une élévation du PSA et qui sont suivis pour des troubles mictionnels. Par ailleurs, des marqueurs spécifiques tels que la CRP sont peu spécifiques. L’avenir pourrait être représenté par les marqueurs comme le MDA et l’IL-8 dans le liquide spermatique.
Traiter précocement l’inflammation prostatique chronique apparaît donc une attitude thérapeutique adaptée pour ralentir ou prévenir l’évolution d’une HBP. Plusieurs études dans ce sens ont récemment été réalisées avec des résultats très encourageants. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ont montré leur efficacité.
Diminution de la pollakiurie nocturne.
Ainsi, le traitement de lignées cellulaires d’HBP par une association de doxazosine et d’ibuprofène a permis de réduire de manière significative la viabilité cellulaire et d’augmenter l’index apoptotique des cellules prostatiques. De la même manière, une diminution significative du volume des urines et de la pollakiurie nocturne a été notée après une dose unique de diclofénac.
En ce qui concerne les traitements plus conventionnels de l’HBP, certaines molécules semblent avoir un intérêt particulier pour le traitement de l’inflammation prostatique chronique. Ainsi, dans l’étude MTOPS, la prescription d’inhibiteur de la 5 alpha-réductase semblait plus efficace dans le groupe des patients présentant une inflammation prostatique.
Enfin, les travaux expérimentaux réalisés chez l’animal sur des cellules prostatiques ont montré que l’extrait lipidique Serenoa Repens présente des propriétés d’inhibition de la formation des prostaglandines et des leucotriènes et freine la prolifération des cellules provenant d’hyperplasie de la prostate, justifiant la place de la phytothérapie dans le traitement de l’HBP, tout particulièrement en cas d’inflammation prostatique.
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