RÉSULTAT très encourageant d’un travail américain mené chez des femmes atteintes d’infections urianires récidivantes. La phase 2 d’une étude menée en double aveugle, avec tirage au sort, montre qu’un probiotique sous forme d’ovules, Lactobacillus crispatus CTV-05, arrive à réduire le taux de récidives de quelque 50%.
L’étude, menée par Ann E. Stapleton (Washington) et coll., a enrôlé 100 jeunes femmes (de 18 à 40 ans) ayant toutes des antécédents de cystites récidivantes. En pratique, elles avaient eu au moins un épisode infectieux urinaire traité au cours de l’année précédent l’épisode actuel. Après tirage au sort, la moitié d’entre elles a reçu des ovules de L . crispatus pendant 5 jours, puis un par semaine pendant 10 semaines, Les 50 autres ont utilisé des ovules placebo. Toutes les particpantes ont été revues à une et dix semaines après l’enrôlement. Notamment ont été réalisés un examen cytobactériologique des urines et un frottis vaginal. Ce dernier devait permettre de quantifier en temps réel la densité de L. crispatus grâce à réaction de polymérisation en chaine.
La plus forte colonisation bactérienne.
Les données de 48 femmes ont pu être interpétées dans chaque groupe. Chez celles réellement traitées, un épisode de récidive de cystite a été relevé dans 7 cas (15%), alors que sous placebo, elles étaient 13 (27%). Les prélèvements vaginaux ont également apporté un élément de réflexion. Il est apparu que chez les femmes ayant eu la plus forte colonisation bactérienne la prévention a été la meilleure. Elle était moins bonne en cas de colonisation imparfaite, voire nulle. En fait chez les 14 participantes n’ayant aucune présence vaginale de L. crispatus, 12 faisaient partie du groupe placebo, les 2 autres ont eu une récidive infectieuse urinaire.
Les auteurs expliquent que cette méthode de quantification moléculaire des lactobacilles constitue l’une des nouveautés de leur travail. Elle sert tout à la fois à évaluer le microbiote vaginal, mais aussi ses modifications.
Face à la prévalence des infections urinaires récidivantes chez les femmes (environ 30%) et à l’augmentation des résistances aux antibiotiques des stratégies de prévention et de traitment autres deviennent indispensables. Dans cet esprit une approche non antimicrobienne prend tout son sens. Un lactobacille producteur de peroxyde d’hydrogène (H2O2+) afin de restaurer la flore vaginale a été conseillée. Et si des preuves cliniques existent en faveur de cette approche, peu d’études cliniques les ont confirmées, notammanent contrôlées et menées en double aveugle contre placebo. C’était le but du travail américain. La souche bactérienne utilisée, CTV-05, a été isolée chez des femmes indemnes de toute pathologie, puis cultivée pour concevoir le probiotique intra-vaginal testé. La tolérance, enfin, a été excellente.
Clinical Infectious Disease 2001;52(10):1212-1217.
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