Bébés sans bras : trois nouveaux cas suspects dans les Bouches-du-Rhône

La liste des cas groupés (aussi appelés "clusters") d'agénésies transverse des membres supérieurs (ATMS) s'allonge. Le journal Le Parisien révèle ce matin l'identification de trois nouveaux cas suspects dans l'affaire dite des « Bébés sans bras ». Il s'agit de petites filles nées en juin, août et novembre 2016, dans un rayon de 30 km autour de Vitrolles (Bouches-du-Rhône) à Salon-de-Provence, Septèmes-les-Vallons et Gignac-la-Nerthe, à proximité de l'étang de Berre.

La lanceuse d'alerte Emmanuelle Amar, directrice du Registre d’étude des malformations en Rhône-Alpes (Remera), a confirmé cette information au journal. « La science estime qu’une ATMS se produit lors d’une naissance sur 10 000. Il y a 27 000 naissances par an dans les Bouches-du-Rhône, donc avec trois agénésies par an, on est déjà au-dessus du nombre total attendu. Mais, en plus, là elles se produisent dans un rayon de 30 km. C’est une affaire très sérieuse », a-t-elle confié au Parisien. 

Santé publique France, qui s'est vue confier en octobre dernier avec l'Anses la charge d'une enquête sur ces cas inexpliqués à la demande de la ministre Agnès Buzyn, n'a pour lors pas confirmé si ces cas seront intégrés aux investigations. Si c'est le cas, ils s'ajouteront aux autres cas identifiés dans l'Ain (8 nés entre 2009 et 2014), en Loire-Atlantique (3 naissances entre 2007 et 2008) et en Bretagne (4 naissances entre 2011 et 2013). Le Dr Isabelle Taymans-Grassin généraliste et maman de Charlotte, un des quatre enfants identifiés à Guidel (Morbihan), s'était confiée en novembre dernier au Généraliste. 

Si la piste environnementale est évoquée, pour l'instant, la cause de ces malformations n'a pas été scientifiquement identifiée. Interrogé par Le Parisien, le ministère de la santé a expliqué que le nouveau cluster des Bouches-du-Rhône, comme ceux des autres départements, doit désormais « être investigué sur la base d’informations concordantes, suivant une méthodologie précise, et permettant d’en tirer des conclusions scientifiques ».