Si l’épidémie de Covid-19 a révélé des lacunes des systèmes de santé à travers le monde, elle a également mis au jour l’importance de la recherche clinique en ambulatoire et les enjeux de disponibilité des données à la phase précoce de la maladie, comme l’a pointé Olivier Saint-Lary, président du CNGE, au cours d’une table ronde sur l’accès à l’innovation. Pendant la crise sanitaire, « la recherche en ville n’a pas fonctionné, en France et dans beaucoup de pays européens. Ce n’est pas parce que nous sommes nuls, c’est parce que nous ne sommes pas organisés », a également souligné le Pr Yazdan Yazdanpanah, directeur de l’ANRS Maladies infectieuses émergentes, chargé par le ministère en juin 2021 de travailler sur le développement de la recherche en ambulatoire. Vingt propositions autour de six axes prioritaires en découlent afin d’« anticiper la mise en place de futurs essais en réponse à une maladie infectieuse émergente et leur permettre d’atteindre leurs cibles de recrutement rapidement et d’évaluer les candidats traitements », et plus largement d’avoir un « effet structurant sur la recherche en soins primaires », a signalé le Pr Yazdanpanah. Ces préconisations doivent être présentées au ministère prochainement.
De la coordination au financement en passant par la réglementation
Le premier axe porte sur le choix et la coordination des essais cliniques, avec la mise en place de plateformes nationales et l’harmonisation du codage et du recueil des données de consultation dans les logiciels métiers. Le deuxième vise à organiser et coordonner les capacités de recherche clinique ambulatoire en France. Il s’agit par exemple de structurer la coordination de la recherche aux niveaux national et régional. Le groupe de travail propose également de développer l’expertise des CIC (centres d’investigation clinique) dans la recherche clinique ambulatoire, de développer la promotion des projets et de mettre en place un flux de financement socle. Le troisième axe concerne les outils pour faciliter le recrutement et plus particulièrement la mise en place d’un dispositif numérique d’orientation rapide pour proposer l’inclusion dans un essai et le développement d’outils numériques en appui aux essais. Olivier Saint-Lary a par ailleurs indiqué que le CNGE a remporté un appel à projets pour travailler sur un tel outil. Six propositions sont, elles, émises pour lever les freins réglementaires (quatrième axe), avec notamment la production d’un référentiel des aspects réglementaires, la facilitation de l’habilitation des lieux de recherche, la permission pour les officines de délivrer des médicaments expérimentaux pour les essais… Le cinquième axe est consacré aux freins budgétaires avec, entre autres, l’adaptation du mode de financement et la création d’indicateurs de recherche clinique intégrés dans la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp). Enfin, le sixième axe porte sur la formation et la communication pour renforcer la participation des médecins. Cela passera par le développement de la formation en recherche clinique en médecine générale mais aussi des appels d’offres dédiés et la démocratisation et vulgarisation de la recherche clinique pour le grand public.
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