Dermatite atopique

Rompre le cercle vicieux de l’altération cutanée

Publié le 25/01/2013
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Selon les dernières recherches qui ont été présentées lors des Journées dermatologiques de Paris, la dermatite atopique n’est pas une maladie allergique, mais est plutôt déclenchée par une anomalie structurelle de la peau.

« Une altération de la barrière cutanée a été mise en évidence chez les personnes atteintes de dermatite atopique. La peau, trop poreuse, laisse passer les antigènes de l’environnement qui vont alors stimuler précocement le système immunitaire immature. D’où l’apparition d’une inflammation », commente le Pr Christine Bodemer (dermatologue, CHU Necker-Enfants Malades, Paris et Présidente de la Société Française de Dermatologie Pédiatrique).

Un processus probablement génétique

Mais, à l’origine, le processus est probablement génétique : on a retrouvé chez les malades des mutations sur des gènes codant pour certaines protéines du stratum cornéum (couches superficielles de la peau), notamment la filaggrine. D’autres protéines de structure peuvent également être touchées. C’est le fait que ces protéines soient défectueuses qui entraîne une perméabilité anormale de la peau et les conséquences qui en découlent.

Cette meilleure compréhension des mécanismes de la maladie a des répercussions sur la recherche. Dans les traitements à venir, on visera, sans doute, à apporter à la barrière cutanée ces protéines déficientes ou à corriger plus spécifiquement les conséquences de leur déficit. Ainsi, selon le phénotype du patient et les protéines touchées, on peut espérer traiter de façon ciblée afin de restaurer la barrière cutanée.

Quelques autres notions se sont récemment dégagées concernant la prise en charge de la dermatite atopique : « Tout d’abord, il apparaît important de traiter au plus tôt les poussées inflammatoires avec des dermocorticoïdes car ces poussées permettent le passage des antigènes extérieurs et augmentent ainsi l’agression et la perméabilité de la barrière cutanée. Il faut rompre ce cercle vicieux », précise Christine Bodemer, qui indique toutefois que traiter une fois par jour semble suffisant : « On n’a pas mis en évidence de différence d’efficacité entre une et deux applications quotidiennes de dermocorticoïdes ».

Le traitement d’entretien fait ses preuves

Autre notion qui a retenu l’attention lors des Journées Dermatologiques de Paris : l’intérêt dans les formes

sévères (avec récidives fréquentes) de garder un traitement d’entretien deux jours par semaine par le traitement topique inflammatoire. « Ce schéma commence à faire ses preuves : il permet de limiter le nombre de jours de récidive », évoque la dermatologue, qui invite les médecins à y avoir recours.


Source : Le Généraliste: 2629