Des médecins défendent les fermetures de maternités pour préserver la sécurité des soins

Publié le 26/02/2019
Maternité

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Crédit photo : APHP-COCHIN-VOISIN/PHANIE

La France métropolitaine comptait 814 maternités en 1996 et plus que 498 en 2016 selon une étude de la Drees (ministère de la Santé). En dépit de cette diminution, la fermeture de certaines maternités de proximité est présentée comme « évolution inéluctable du fait de l'évolution démographique » et « une nécessité pour préserver la qualité et la sécurité des soins », par une dizaine de syndicats de médecins et de sociétés savantes.

« La restructuration de l'offre dans ce domaine est une nécessité pour préserver la qualité et la sécurité des soins », font valoir ce lundi ces organisations dans un communiqué signé notamment par l'intersyndicale de praticiens hospitaliers APH, la Société française de néonatologie, le Syngof (gynécologues-obstétriciens) ou encore le syndicat Jeunes médecins.

Si les gynécologues, anesthésistes-réanimateurs, pédiatres, urgentistes, etc., « entendent les inquiétudes qui grandissent autour de la fermeture de certaines » structures, « le problème de sécurité des patientes et des nouveau-nés doit être au cœur » des réflexions sur le sujet, ont-ils précisé.

« Ne pas accepter les nécessaires restructurations, c'est (...) mettre en danger les femmes qui viennent accoucher, comme les personnels soignants », ajoutent les signataires du communiqué.

Erreur managériale

« Maintenir une maternité qui ne parvient pas (...) à offrir une organisation pérenne 24h/24 répondant aux critères de qualité/sécurité » de la Haute autorité de santé « est une erreur managériale pour les directions d'hôpitaux, médicale pour les médecins et les sages-femmes et une tromperie politique envers les femmes », jugent-ils.

Les signataires de ce texte dénoncent des projets médicaux de territoire reflétant « trop souvent » la « pression des politiques » au détriment « des réflexions des soignants, seuls véritables experts ».

Sur la même ligne, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a redit dimanche sur Radio J que « proximité ne rim(ait) pas toujours avec sécurité », défendant la future labellisation d'« hôpitaux de proximité » recentrés sur la médecine générale, la gériatrie et la réadaptation, sans chirurgie ni maternité, prévue par son projet de loi santé. 

La semaine dernière, la mort d'un enfant in utero aux urgences de l'hôpital de Die (Drôme), privé d'accouchements depuis 2017, a relancé le débat sur les maternités de proximité, alimenté depuis plusieurs mois par des fermetures fortement contestées à Bernay (Eure), Creil (Oise) ou encore au Blanc (Indre). 

Avec AFP


Source : lequotidiendumedecin.fr