L'épilation définitive sera-t-elle réservée aux médecins ?

Publié le 20/01/2016
epil def

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Crédit photo : GARO/PHANIE

Les esthéticiennes sauront le 15 mars prochain si elles peuvent continuer à proposer légalement des épilations définitives. Plusieurs syndicats de professionnels de santé ont cité mardi à comparaître des enseignes et franchises d'esthétique pour "exercice illégal de la médecine" au tribunal correctionnel de Paris, pour avoir pratiqué l'épilation définitive à la lumière pulsée.

Selon la loi, la pratique de l'épilation est encadrée par un arrêté de 1962 qui prévoit que "tout mode d’épilation est un acte médical, sauf l'épilation à la pince ou à la cire". Or, depuis plusieurs années, nombre de centres de beauté ont développé une offre d'épilation à la lumière pulsée, méthode connue pour freiner la repousse du poil à moyen voire long terme.

La défense dénonce un "intérêt économique" des médecins

Pour un des avocats de la défense, Me David Simhon, "c'est un procès politique initié par un médecin, président d'un syndicat médical. Les médecins ne pratiquent pas l'épilation à la lumière pulsée mais au laser. Il ne s'agit pas de défendre la santé publique mais un intérêt économique". Depuis un certain temps, le syndicat national des dermato-vénérologues prône une utlisation de l'épilation à la lumière pulsée par les seuls dermatologues.

Me David Simhon a annoncé vouloir attaquer à son tour la partie civile pour "abus de citation à comparaître" et réclamé la relaxe, ainsi que 30 000 euros par partie civile pour chacun de ses clients au titre du préjudice subi.

Le procureur s'en est remis à l'avis du tribunal, qui rendra son délibéré le 15 mars. Ce n'est pas la première fois que la justice est saisie d'une procédure dans le domaine de l'épilation définitive. En décembre, le tribunal correctionnel de Lorient (Morbihan) a condamné 5 esthéticiennes poursuivies par des médecins pour "exercice illégal de la médecine". Elles avaient été condamnées à verser un euro à chacun des six plaignants pour le préjudice subi et s'étaient vues confisquer leur matériel.


Source : lequotidiendumedecin.fr