Essai clinique de Rennes, une victime témoigne

Publié le 03/03/2016
« je ne pouvais plus parler, plus bouger, plus rien faire. » Lundi 29 février, le journal Le Maine libre a publié le témoignage d’un des six hommes hospitalisés suite à l’essai thérapeutique du laboratoire Biotrial qui a fait un mort en janvier dernier à Rennes.

Crédit photo : GEOFF TOMPKINSON/SPL/PHANIE

Habitant de la Sarthe, âgé de 42 ans, Stéphane souffre encore de séquelles neurologiques. En même temps que cinq autres patients, il avait été hospitalisé dans un état grave à l’unité de soins intensifs neurovasculaires du CHU de Rennes.

L’ancien volontaire a souhaité témoigner pour exprimer sa colère face à la position du laboratoire Biotrial qui nie avoir commis des erreurs. « Ils en ont fait! Pourquoi a-t-on pris le traitement un jour de plus, alors que la première victime était déjà hospitalisée ? », s’interroge-t-il. « Ils n’ont pas dit non plus la vérité sur les chiens morts. Si j’avais su, je n’aurais pas signé ni risqué ma vie pour 1 900 euros. »

Selon les médecins du centre de rééducation de Saint Saturnin où il se trouve encore, Stéphane est un miraculé. Toutefois, il a encore des vertiges, des malaises. Il ne peut rester debout plus de dix minutes. Il voit toujours double et parle difficilement.

L’essai a commencé le 4 janvier dernier, le traitement le 7 janvier. Le 11 janvier, Stéphane a eu les premiers maux de tête. Les médecins lui ont donné du Doliprane, et même une poche de glace. Le 13 janvier surviennent les premiers étourdissements et problèmes de vision puis une chute dans sa douche. Stéphane est immédiatement transféré au Chu de Rennes. L’IRM révèle des tâches de sang et des traces blanches dans son cerveau. Son état s’aggrave les deux jours suivants malgré un premier traitement. Le 14 janvier, les médecins demandent à sa compagne de venir avec leurs enfants voir leur père. Un second traitement voit son état finalement s’améliorer. Les médecins sont surpris que Stéphane parvienne à remarcher et à parler.

Stéphane a déjà participé à un essai avec le même laboratoire deux ans auparavant qui « s’était bien passé ».

Voir les brèves déjà écrites sur le sujet :


Source : lequotidiendumedecin.fr