Une méta-analyse légitime les AINS dans l’arthrose de hanche et du genou pour leur efficacité

Publié le 18/03/2016
arthrose

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Crédit photo : SPL/PHANIE

Voilà de quoi embarrasser les prescripteurs … Selon une étude suisse publiée ce jour dans le Lancet, le diclofénac à la dose de 150 mg/j serait la molécule la plus efficace pour traiter la douleur et améliorer la fonction des genoux et des hanches arthrosiques. Arrivent ensuite les autres AINS. Le paracétamol seul présenterait  une efficacité supérieure au placebo mais n’aurait pas « d’efficacité cliniquement significative ».

Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs ont retenu 74 essais randomisés sur 8973 études. Un total de 58 556 patients ont ainsi été inclus dans cette analyse. Un total de 23 situations pertinentes ont été identifiées concernant sept AINS, le paracétamol  ou le placebo. Quel que ce soit le traitement administré, il était toujours plus efficace que le placebo. Mais pour 6 prescriptions (diclofenac 150 mg/j,  etoricoxib 30 mg/j, 60 mg/j, and 90 mg/j, and rofecoxib 25 mg/j and 50 mg/j), la probabilité pour que l’efficacité clinique minimale soit atteinte par rapport au placebo était d’au moins 95% sur la douleur.

Aux doses maximales, le diclofénac (150 mg/j) et l’étoricoxib (60 mg/j) sont les deux molécules en mesure d’atteindre dans 100% des cas l’efficacité clinique minimale recherchée. L’efficacité téhareputique augmente avec les posologies, mais de manière linéaire uniquement avec le celecoxib, le diclofénac et le naproxène. Elle ne se prolonge pas au-delà du traitement.

Ces conclusions aux conséquences pratiques immédiates doivent cependant être considérées à l’aulne des restrictions d’usage du diclofénac recommandées par l’Ansm. La molécule étant contre-indiquée chez les patients atteints : d’insuffisance cardiaque congestive avérée (stades II à IV de la classification de la NYHA); de cardiopathie ischémique; d’artériopathie périphérique et/ou de maladie vasculaire cérébrale. Pour les patients traités par diclofénac et atteints de pathologie cardio-vasculaire, leur traitement devra donc être réévalué.

Par ailleurs, cette méta-analyse rencontrera probablement un écho au prochain congrès des rhumatos de l’Eular cet été. Ses dernières recommandations, ainsi que celles de la HAS, préconisant la prescription de paracétamol en première intention dans la douleur arthrosique.  

 

Dr Linda Sitruk

Source : lequotidiendumedecin.fr