Brève

Depuis le 1er janvier 2021, 5 internes se sont donné la mort

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Publié le 22/04/2021
suicide

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Crédit photo : Isni, twitter

Le 17 avril, un rassemblement a eu lieu devant le ministère de la Santé afin de rendre hommage à cinq internes qui ont mis fin à leurs jours depuis le début de l'année. Les chiffres sont édifiants. 4 % des internes ont déjà tenté de mettre fin à leurs jours, soit trois fois plus que la population générale. 23% des internes ont déjà eu des idées suicidaires*. Alors que la législation européenne impose 48 heures de travail hebdomadaire, elle n'est pas respectée dans les CHU français. Résultats, en moyenne les internes travaillent 58 heures, ceux pratiquant en chirurgie 70 heures. 40% d'entre eux exercent plus que 60 heures par semaine. Certains rapportent même des pics au-delà de 120 heures. Pis, ils n'ont aucune possibilité de récupération. Les gardes de 24 heures successives n'arrangent pas la situation, 40 % des internes ne peuvent bénéficier de leur repos de sécurité. Outre la fatigue, les jeunes médecins subissent harcèlement et violences : selon l'ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine), 40 % des étudiants ont été victimes de harcèlement sexuel, 15% d'une agression sexuelle et 2,8 % de viol. Dans cette enquête n'ont pas été comptabilisés les faits de violence verbale et de harcèlement moral aussi fréquents. L'impunité est de mise selon l'Isni : la chambre disciplinaire du Centre national de gestion qui gère les PH et PH-PU n'a été saisie que de 5 cas en 2018. En cause, la concentration des pouvoirs : les agresseurs des étudiants sont souvent leurs supérieurs hiérarchiques à la fois universitaires et hospitaliers. D'où une omerta dénoncée par une syndicaliste de l'Isni : « Des internes nous quittent car l'hôpital les a tués. » Une lettre envoyée par l'Isni au ministre de la Santé Olivier Véran le 23 février dernier est restée sans réponse. Elle demandait la réalisation d'une enquête par l'Igas sur les conditions de travail des internes.

* Source : enquête santé mentale Isni (2017).


Source : lequotidiendumedecin.fr