Un monde encore clos

Publié le 14/02/2019
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Solitude

« À l’hôpital, il y a déjà beaucoup trop à faire, beaucoup trop de douleur et de fatigue partout. Alors, celles qui choisissent de crier leur malheur en paient le prix fort : elles subissent les quolibets des collègues, l’absence de soutien de la hiérarchie, la pression pour quitter leur emploi. La triple peine »

Crainte

« La crainte des représailles est également très forte chez les étudiantes en médecine. Une fois de plus, les plus faibles ne peuvent répliquer à ceux qui conservent le pouvoir et pourraient prendre des mesures de rétorsion à leur encontre ».

Culture carabine

« On ne critique pas comme ça l’esprit carabin, cette culture propre aux étudiants en médecine, faite de chansons paillardes, de blagues à caractère morbide ou sexuel, de pratiques désinhibées… Loin de rester cantonnées à l’hôpital, ces pratiques suintent également sur les bancs des facs de médecine, où se perpétue cette ambiance graveleuse ».

Au nom de la tradition

« Qu’on arrête de dire que ça n’est pas grave. Si, c’est grave de subir autant, puis de reproduire, au nom de la tradition »

Mauvaise excuse

« L’excuse, souvent rabâchée, de la dureté du métier – confrontation à la mort, à la maladie, à la nudité… Ce n’est pas parce qu’on se retrouve face à la mort qu’on va forcer une fille à montrer ses seins ou à mimer un acte sexuel !

Du sexisme au harcèlement

« Dans près de la moitié des cas, les auteurs de harcèlement sexuel sont des médecins, supérieurs hiérarchiques (dont 10 % de chefs de service), puis des confrères sans supériorité hiérarchique (28 %). 60,8 % des femmes se déclarent victimes de sexisme ».

Pénurie de spécialistes

«A Lavaur, quand les différentes équipes soignantes ont dénoncé les agissements d'un anesthésiste, la direction s'est inquiétée de la survie de la maternité de l'hôpital en cas de départ du professionnel.»

Impunité

«Il aura pourtant exercé en toute impunité,  pendant près de dix ans, avant qu'Elsa ne recueille ces témoignages. Alors même que, dans les couloirs de la fac, sa réputation était bien connue. Au-delà d'un signalement à l'encadrement unviersitaire, pourquoi les victimes ne sont-elles pas allées plus loin et n'ont-elles pas lancé de démarches disciplinaires ?»


Source : Le Quotidien du médecin: 9724