Logé au beau milieu du gigantesque hôpital Sheba, situé en banlieue de Tel Aviv, le Centre israélien de Simulation Médicale - dit MSR - est le passage obligé des soignants. Des médecins, aux infirmiers, en passant par les pharmaciens, tous doivent désormais y passer.
Perché sur deux étages et étendu sur 2 000 m2, le MSR a su s’affirmer, depuis sa création en 2001, comme l’antichambre des soins. Un lieu où l’erreur est accueillie comme un outil de progression.
Du geste à la relation
Dans les mises en scènes du MSR, les étudiants n’apprennent pas seulement à « faire », mais à « être » un médecin, à trouver sa place au sein d’une équipe et à se comporter face au patient. Les situations cliniques ont été étudiées pour être les plus réalistes possible. Ainsi, un interne qui constate une masse lors d’une coloscopie n’en reste pas là. L’intervention terminée, il se rend au chevet du patient et annonce le diagnostic, à lui et à sa famille. Idem pour un accouchement qui se termine mal. Au MSR, le patient se présente sous plusieurs formes : mannequin entier, high-tech et low-tech, tronc, appareil d’entraînement ou « task-trainers » haute fidélité, etc. Et, presque à chaque fois, un acteur professionnel vient l’ « humaniser » ou jouer le rôle de l’accompagnant. Ces « patients simulés » sont environ une centaine, de tous âges, de l’adolescence à 80 ans. Une richesse qui permet d’étendre à l’infini les possibilités de situations simulées comme les situations de guerre.
Après l’action, le debriefing
Comme le souligne le Pr Amitai Ziv, directeur et fondateur du centre, « l’équipement est modulable, on peut créer tous les environnements qu’on veut ». Autre point fort du centre : la multidisciplinarité. Outre la formation obligatoire des étudiants en médecine, certaines spécialités ont déjà intégré un module de simulation. C’est le cas (entre autres) de la chirurgie générale, de la médecine de l’adolescent, et de la « médecine de famille ». Ilana, jeune médecin de famille, raconte : « On nous apprend avant tout à communiquer avec le patient ». Le Pr Ziv appelle cette formation la relation « médecin-patient-ordinateur ». Le but étant d’apprendre aux futurs praticiens à inclure l’ordinateur dans la relation avec le patient, sans que celui-ci ne devienne une barrière de communication ni un obstacle au contact visuel. Autres exemples de formation proposée : la gestion d’un patient agité ou revendiquant, l’attitude à adopter face aux violences conjugales, ou encore la prise en charge du psychotrauma. Derrière une glace sans tain, l’étudiant est filmé. Tout est enregistré puis visionné lors de la séance de débriefing qui suit la simulation. L’équipe se retrouve au complet autour d’une grande table, face à la vidéo. Et chacun y va de son impression : l’instructeur, l’étudiant, les pairs, et… le(s) acteur(s).
Même les maladies psychiques
La formation aux outils de communication, ou « soft skills », a donc une place de choix au sein du Centre de simulation médicale israélien : « C’est unique au MSR » vante son fondateur qui travaille aujourd’hui sur des projets de formation auprès de patients déments et autistes, trop souvent victimes de violences. Si la gestion de l’urgence et de la relation médecin-patient, fait le cœur de l’activité du MSR, les amateurs de gestes techniques peuvent aussi s’en donner à cœur joie. Le 2e étage est rempli d’appareils haute fidélité destinés à l’apprentissage procédural de gestes opératoires : opération de la cataracte, laparoscopie, néphrostomie, ceolisocopie, pose de stents, etc. Dans les pièces et couloirs du MSR, l’adrénaline des médecins en formation est donc très sollicitée. Et pas un seul ne semble s’en plaindre. Ils en redemandent même. Imri, interne en chirurgie générale, a été séduit, au point qu’il est devenu instructeur. Son objectif : instaurer des sessions obligatoires pour les internes de sa spécialité. Un projet parmi d’autres qui reflète le dynamisme du centre, dont la portée est à la fois nationale et internationale. En hébreu, MSR signifie « faire passer le message ».
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