Liens et conflits d'intérêts à l'hôpital

Des syndicats de jeunes médecins réclament l'application stricte de la loi

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Publié le 11/04/2016

Crédit photo : S. Toubon

L’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) a publié fin mars plusieurs propositions visant à lutter contre les conflits d’intérêts au sein du premier CHU de France. Elle préconise en particulier « une politique active » sur le cumul des activités accessoires des praticiens, propose la suppression progressive des associations de service ou la mise en place de dispositifs alternatifs à la visite médicale. 

Jugeant cette situation alarmante (visiteurs médicaux qui « font partie des murs des hôpitaux », avantages en nature « banalisés », carabins exposés à une « intense activité promotionnelle »), plusieurs organisations d'étudiants et jeunes médecins (ANEMF, SNJMG) mais aussi des associations* du secteur demandent aujourd'hui au gouvernement d'imposer le respect strict de la législation en vigueur. « Les pouvoirs publics doivent démontrer leur volonté de faire enfin appliquer la loi sur le cumul d’activités des fonctionnaires, la loi anti-cadeaux et la loi de transparence, et soutenir les efforts de l’AP-HP en ce sens », plaident les signataires. 

« Pour une centaine de personnels hospitalo-universitaires parisiens, les contrats (conseil, orateur) au service des firmes de santé tels que déclarés auprès de l’Ordre des médecins ont représenté pour chacun d’entre eux en 2015 plus de 50 000 d'euros d’honoraires », insistent ces organisations.

Elles font valoir que ces liens ont « une influence directe sur la formation des futurs soignants ».  20 % des futurs médecins sont en effet formés dans l’un des hôpitaux de l’AP-HP. Ces liens, « minimes ou majeurs », constituent un « véritable risque sanitaire », affirment les syndicats et associations.

* Signataires : L’association Formindep, l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG), le Collectif Europe et Médicament (MiEF), la CADUS (Conseil aide&défense des usagers de la santé), le Comité de liaison des associations de iatrogénies médicamenteuses (CLAIM) et La Troupe du RIRE.

 

C.D.

Source : Le Quotidien du médecin: 9487