Médecine interne

Nucala indiqué dans trois nouvelles pathologies liées aux éosinophiles

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Publié le 18/02/2022
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Après son indication dans l’asthme sévère réfractaire à éosinophiles, le mépolizumab (Nucala), un anti-IL-5, est autorisé dans la granulomatose éosinophilique avec polyangéite, dans le syndrome hyperéosinophilique et dans la polypose naso-sinusienne.
Plusieurs millions de patients sont concernés en Europe

Plusieurs millions de patients sont concernés en Europe
Crédit photo : Phanie

Le potentiel thérapeutique du mépolizumab (Nucala) dans les maladies à éosinophiles a incité GSK à poursuivre ses recherches afin d’enrichir son spectre d’indications. D'abord indiqué dans l'asthme sévère réfractaire à éosinophiles, cet anticorps monoclonal l'est également dans la polypose naso-sinusienne (PNS), la granulomatose éosinophilique avec polyangéite (Gepa) et le syndrome hyper-éosinophilique (SHE). Il s'agit du seul à être approuvé en Europe dans quatre maladies liées aux éosinophiles.

L’efficacité et le bon profil de tolérance de Nucala dans sa première indication, l’asthme sévère à éosinophiles, s’appuient sur un large programme de développement clinique et, désormais, sur cinq années de retour d’expérience post-commercialisation.

Les maladies liées aux éosinophiles concernent plusieurs millions de patients en Europe. En France, la prévalence de la PNS est estimée à 2,1 % en population générale, soit environ un million de personnes. Ces patients, en particulier ceux atteints d’une forme sévère, ont souvent recours à des cortico-stéroïdes oraux pour contrôler l’inflammation et à des interventions chirurgicales répétées pour réséquer les polypes.

La PNS est souvent associée à l’asthme (26 % des patients) ainsi qu’à une intolérance à l’aspirine (20,3 %).

Nucala est indiqué en traitement additionnel aux corticostéroïdes par voie nasale chez les patients adultes présentant une PNS sévère insuffisamment contrôlée par corticoïdes systémiques et/ou chirurgie. « Le mépolizumab a démontré son efficacité dans la PNS dans l’étude Synapse : diminution de la taille et de l’extension des polypes, diminution de l’obstruction nasale, diminution de 57 % du temps jusqu’à la première chirurgie et de 42 % de patients nécessitant une chirurgie ainsi qu’une diminution de 42 % du recours aux corticoïdes systémiques. Et la qualité de vie des patients est améliorée », a expliqué le Pr Jean-François Papon (hôpital Bicêtre, AP-HP).

SHE et Gepa, deux maladies rares et potentiellement mortelles

Le SHE est un groupe d’affections rares et hétérogènes, définies par une surproduction d’éosinophiles s’infiltrant dans les tissus pouvant provoquer des atteintes dermatologiques (70 % des cas), respiratoires (44 %), digestives (38 %) ou cardiaques (20 %). La maladie s’exprime soit par des poussées récurrentes de fréquence et d’intensité variables, soit de façon permanente pour les cas les plus sévères. Dans l’étude Flare, le mépolizumab a réduit de moitié le nombre de patients en poussée par comparaison avec les patients sous placebo.

La Gepa est une vascularite systémique entraînant une nécrose des vaisseaux de petit et moyen calibres. Elle survient quasi systématiquement chez des patients présentant un asthme sévère ou s’aggravant rapidement et se caractérise par des manifestations systémiques diverses (asthme, neuropathie périphérique, glomérulonéphrite, péricardite, myocardite, hémorragie digestive). L’efficacité du mépolizumab dans la Gepa a été démontrée dans l’étude Mirra versus placebo. Nucala augmente significativement la durée de la rémission, réduit les rechutes et permet une réduction de la dose de corticoïdes oraux.

La tolérance du mépolizumab dans ces études n'était pas différente du placebo comme dans l'asthme, même à une posologie de 300 mg/mois.

D’après une conférence de presse organisée par GSK

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin