L'initiative est présentée comme une première en France : depuis mi-novembre, des médecins libéraux assurent dans la Loire la prise en charge de patients Covid en voie de rétablissement dans un centre hospitalier spécialisé, où leur mobilisation a permis la réouverture de lits de soins de suite et de réadaptation (SSR).
Cette initiative est née d'une volonté partagée entre l’agence régionale de santé (ARS), l’URPS médecins libéraux, l’Ordre départemental et la délégation de la Loire. Elle permet aux patients de quitter plus tôt les unités Covid des établissements hospitaliers publics ou privés où ils ont été soignés. « Ici, le nombre d’hospitalisations standards des patients Covid hors réanimation a explosé, relate le Dr Yannick Frézet, vice-président de l'URPS-ML Auvergne Rhône-Alpes. Nous sommes montés jusqu’à 70 hospitalisations par jour avec une durée moyenne de séjour autour de 15 à 16 jours. » Conséquence : les hôpitaux du territoire risquaient d'être saturés, en raison de capacités en lits limitées.
Renfort
« Nous avons donc cherché des capacités d'accueil supplémentaires dans le territoire pour placer des patients en voie de guérison. Il fallait trouver des services équipés principalement en oxygénothérapie », confirme le Dr Jean-François Janowiak, président de l'Ordre départemental.
Après un état des lieux réalisé par la délégation départementale, quinze lits de soins de suite et de réadaptation (SSR) ont été trouvés au centre hospitalier Georges Claudinon au Chambon-Feugerolles, permettant l'accueil de nouveaux patients du CHU de Saint-Étienne et du centre hospitalier Le Corbusier de Firminy. Ces patients sont restés en moyenne quatre à six jours dans ces services avant leur retour à domicile. « Pour assurer le suivi de ces malades et épauler les médecins hospitaliers de ces SSR, nous avons proposé un renfort libéral assuré par des médecins généralistes », poursuit le Dr Frézet.
Volontaires
L'URPS a lancé à cet effet un appel à candidatures par l'intermédiaire de la base de données de l'Ordre des médecins. « Nous ne voulions pas alourdir la charge de travail de nos confrères installés. C'est pourquoi nous avons ciblé des collaborateurs libéraux, des médecins adjoints et des remplaçants volontaires », précise le généraliste à Rive-de-Gier.
Trois généralistes ont déjà répondu présents pour assurer une permanence dans le service hospitalier. Pour cette surveillance clinique des patients, chaque praticien est rémunéré par un forfait de 420 euros par jour (pour six heures environ) versé par l'ARS. « Ce type d'opération renforce les liens entre la médecine de ville et la médecine hospitalière, se félicite le Dr Frézet. Il pourrait être étendu dans la région voire être dupliqué ailleurs ».
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