Le « rapport Uzan », de mai 2014, sur la stratégie de l’AP-HP contre le cancer comporte trois grands axes : le développement d’un parcours de prise en charge médicale et sociale, global et personnalisé ; la mise en avant de l’importante expertise de l’AP-HP et de son offre en soins de support. La volonté de donner une grande visibilité à la recherche et l’innovation.
« Lors de la mise en place du Plan cancer à l’AP-HP, notre première idée était de faire de la prise en charge des patients un parcours de soins et de vie. L’objectif étant de diminuer, le plus possible, le temps dédié aux soins à l’hôpital et de laisser plus de place et de temps à la vie personnelle et professionnelle des patients », affirme le Pr Serge Uzan, vice-président santé de l’université Pierre et Marie Curie, directeur de l’Institut universitaire de cancérologie.
Dans ce cadre, l’AP-HP a favorisé la prise en charge ambulatoire et réorganisé le parcours de soins afin que les délais d’accès au soin soient réduits et limités dans le temps : moins d’une semaine pour obtenir un rendez-vous avec un cancérologue ; moins de 3 semaines pour la chirurgie et moins de 6 semaines pour réaliser les traitements complémentaires. « Ces paramètres sont, d’ailleurs, en cours d’évaluation au sein de nos différents centres dédiés à la cancérologie », précise le Pr Uzan.
Anticiper et optimiser
À l’AP-HP, le parcours de soins du patient atteint de cancer est désormais pensé comme un véritable projet de vie. La qualité de vie devant être mise en avant, à chaque étape du parcours de soins. « Aujourd’hui, ce dernier n’est plus un « parcours de survie ». Dans le domaine du cancer du sein, par exemple, 80 % sont, désormais, guéris. Il faut anticiper la vie après le cancer. L’exemple de l’oncofertilité illustre bien ce fait. Désormais, nous nous inquiétons d’emblée de la préservation de la fertilité des patients par le biais d’un accompagnement spécifique. Nous n’attendons plus que le patient soit guéri pour aborder cette question. De même, nous mettons un point d’honneur à ce que la quasitotalité des patientes puisse bénéficier d’une reconstruction mammaire sans reste à charge », confie le Pr Uzan.
Souvent comparés aux Centres de lutte contre le cancer (CLCC), les CHU offrent une palette de soins de support bien plus large, mais leur organisation est parfois moins efficace. « Il y a encore quelques années, l’AP-HP avait trop de centres dédiés au cancer. Nous avons alors créé des centres intégrés et des centres experts : nous sommes passés d’une trentaine de sites à une douzaine de structures. Et nous avons organisé ces structures en 4 « clusters » de cancérologie au sein de l’AP-HP pour optimiser notre couverture territoriale », conclut le Pr Uzan.
Article précédent
Un clinicien pour l’innovation
Article suivant
Les pharmaciens, maillon indispensable
L’exemple de la sénologie à l’Institut Curie
Les entreprises du médicament plaident pour la nouveauté
L’inquiétude des associations de patients
Le bel exemple marocain
Petit à petit, ça s’améliore
Un clinicien pour l’innovation
Favoriser le projet de vie des patients
Les pharmaciens, maillon indispensable
Amplifier l’investissement du généraliste
Favoriser un accès plus équitable aux traitements
La HAS envisage un remboursement innovant
L’INCA prône une réflexion collective
Le patient acteur de l’évolution
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships