Après la parution d'une tribune dans le « Figaro » sur les « fake médecines » lundi, qui accuse certaines thérapies alternatives et complémentaires comme l'homéopathie de « dangerosité », les réactions ont été nombreuses de la part du corps médical, mais aussi des professions concernées.
L'Ordre des médecins (CNOM) a réagi tardivement ce jeudi par voie de presse. L'instance s'est émue de la nature du débat, qui a pu semer le trouble dans l'esprit des patients, « notamment sur la dangerosité intrinsèque des médecines complémentaires et, plus encore, que l’Ordre couvrirait par une inaction coupable des pratiques qualifiées de charlatanesques dans une pétition ».
Les ordinaux en profitent pour préciser qu'ils viennent de réclamer à l'Académie de médecine de se saisir du sujet. Ils ont suggéré au ministère de la Santé de faire de même auprès de la Haute autorité de santé et de l’Agence nationale du médicament et des produits de santé.
Sur l'aspect déontologique, le CNOM indique que « c’est dans chaque cas particulier et selon les pathologies en cause que le médecin peut être appelé à répondre de ses pratiques devant les chambres disciplinaires lorsque le patient n’a pas été pris en charge comme il aurait dû l’être, en conformité avec les données acquises de la science, quelle que soit la méthode ou les procédés thérapeutique employés ».
Mise au point du gouvernement
Le gouvernement s'était saisi du dossier dès mardi soir. Une fiche explicative destinée aux particuliers et rédigée par Matignon a été publiée sur le portail officiel du service public. Cette note explique quelles sont les différences entre la médecine conventionnelle et les médecines dites alternatives.
« Ostéopathie, chiropraxie, méditation, hypnose, acupuncture, homéopathie, phytothérapie, réflexologie, naturopathie, aromathérapie, hypnothérapie, sophrologie, jeûne… Que faut-il comprendre derrière ces termes ? », indique le texte.
D'après le ministère de la Santé, la médecine conventionnelle est donc enseignée « dans les facultés de médecine pour obtenir le diplôme et le titre de médecin ». Elle s'appuie par ailleurs sur des traitements « ayant obtenu une validation scientifique soit par des essais cliniques, soit parce que ces traitements bénéficient d'un consensus professionnel fort après plusieurs années ».
Pas de diplôme pour les soins non conventionnels
Les pratiques de soins non conventionnelles à l'inverse sont enseignées mais ne permettent pas « la délivrance de diplômes nationaux, sauf pour l'acupuncture, même si certaines formations font l'objet de diplômes d'université ou de diplômes interuniversitaires ».
Ces diplômes sont placés sous la seule responsabilité des universités qui les délivrent, précise le ministère de la Santé. Et, même dans ce cas-là, ils ne donnent pas droit à eux seuls d'exercer une profession de santé.
Le ministère souligne par ailleurs que ces médecines alternatives « ne s'appuient pas sur des études scientifiques ou cliniques montrant leurs modalités d'action, leurs effets, leur efficacité ou encore leur non-dangerosité ». Ségur rappelle que si ces pratiques ont effectivement une efficacité sur des symptômes, elle est « insuffisamment ou non démontrée ».
Enfin, lorsqu'elles sont utilisées pour traiter des maladies graves comme les cancers, à la place des traitements conventionnels reconnus, « elles peuvent annihiler les chances d'amélioration ou de guérison des personnes malades ».
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