UN CONSEIL des ministres extraordinaire sur la grippe A(H1N1)v : lundi matin à l’Élysée, toutes affaires cessantes, autour du président de la République et du Premier ministre, étaient convoqués les ministres de l’Intérieur, de l’Éducation nationale, de la Défense et de la Santé. Pour faire face au décuplement de fréquentation observé en une semaine, Nicolas Sarkozy leur a demandé que les 1 080 centres adoptent « des dispositions complémentaires pour assurer un meilleur service à la population ». Concrètement, ils seront ouverts selon des plages horaires allongées, notamment les mercredis et samedis, et même, selon le vu présidentiel, le dimanche.
Pour hisser cette nouvelle voilure vaccinale, le Service de santé des armées monte en puissance. Dès le 12 novembre, début de la campagne, il avait engagé 70 médecins et infirmiers pour prêter main-forte à leurs collègues civils ; il s’apprête à fournir d’ici la fin de la semaine une centaine de médecins et au moins autant d’infirmiers, précise le médecin-chef Anne Robert. Six cent cinquante internes ont d’ores et déjà été recrutés et le dispositif, à la demande de la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, devrait solliciter davantage d’étudiants en médecine.
Parallèlement, les préfets devraient recourir plus massivement et systématiquement à des ordres de réquisition fermes à destination des médecins du travail. Et, en « dernière des dernières solutions », selon la formule du Pr Didier Houssin, des libéraux vont être également mis à contribution, comme, depuis le début des opérations vaccinales, dans le Calvados, et, depuis la semaine dernière, en région parisienne (Hauts-de-Seine).
Pas de monodoses pour les généralistes.
La polémique sur la vaccination en ville continue cependant de plus belle. Dans un communiqué, MG France a affirmé que « trois millions de vaccins conditionnés sous forme de monodoses auraient été livrés » par l’EPRUS, l’organisme en charge de stocks de vaccin. Pour le syndicat, cette arrivé de monodoses permettrait aux médecins généralistes « de vacciner dans leurs cabinets en complément du travail effectué en centre de vaccination dédié, les patients qui en ont le plus besoin aujourd’hui », notamment les « patients les plus à risques et les personnes isolées (plus d’un million) qu’ils sont souvent les seuls à voir et qui ne peuvent se déplacer ».
« Nous n’avons pas trois millions de monodoses, a répliqué Roselyne Bachelot, affirmant ne disposer que de 250 000 vaccins en monodose sans adjuvant et 500 000 avec adjuvant. Ces vaccins, a précisé la ministre, j’en ai besoin, parce qu’en France, il y a des gens qui ne vont ni dans les centres de vaccination, ni dans les cabinets médicaux, ce sont les personnes fragiles, les personnes précaires. » « Je n’ai pas de dose unitaire à mettre dans les cabinets de généralistes », a-t-elle insisté, soulignant qu’il s’agit aussi de « préserver la capacité des généralistes à traiter des malades grippés ».
Pour le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, qui s’est invité dans la polémique, « le débat est hypocrite, en raison d’une question de coût : si vous allez chez votre médecin pour vous faire vacciner, vous allez payer une visite. » Michel Chassang (CSMF) estime, en réponse, que « Chérèque dit tout haut ce que la ministre de la Santé pense tout bat : que ce serait un problème financier. Ils nous accusent de vouloir utiliser la grippe pour nous en mettre plein les poches, c’est une accusation inacceptable. ».
Lundi, le Pr Houssin estimait, quoi qu’il en soit, à plus d’un million le nombre des personnes vaccinées en France, en incluant les personnels soignants et hospitaliers. « L’objectif, indiquait le directeur général de la santé, e st bien de dépasser les 100 000 vaccinations par jour, afin d’atteindre, avant fin décembre, les 6 à 7 millions de prioritaires. » Sans impliquer la médecine de ville.
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