CET essai clinique de phase 1b, en double aveugle et randomisé, utilisant le vaccin MSP3 (Merozoite Surface Protein 3), a été conduit dans une zone d’endémie palustre (Burkina Faso). Ont été inclus 45 enfants de 12 à 24 mois qui ont été répartis en trois groupes selon des rapports 1:1:1 pour recevoir à J0, J28 et J56 trois doses : soit de MSP3 à 15 µg, soit de MSP3 à 30 µg, soit un vaccin anti-hépatite B à 10 µg.
Ce travail a été sponsorisé par l’African Malaria Network Trust à travers un don de la Coopération EuropeAid de la commission européenne. Le MSP3 a été fabriqué par Synprosis qui, indiquent les auteurs, n’a pas eu de rôle dans la conduite de l’étude ou dans la préparation du manuscrit.
L’essai, nous l’avons dit, n’était pas destiné à mesurer une efficacité. Toutefois, pour surveiller la sécurité, on a maintenu en aveugle la surveillance de tous les épisodes de maladie, y compris le paludisme clinique, pendant toute la durée de la saison de la transmission du paludisme.
Étant donné que de nombreux épisodes de paludisme ont été observés, les auteurs ont voulu savoir s’il apparaissait un effet protecteur induit par le vaccin MSP3. Étant donné le taux élevé de transmission dans la zone de l’étude (plus de 200 piqûres par personne et par an), le paludisme clinique a été défini par une fièvre à 37 °5 C ou davantage en présence d’une parasitémie à P. falciparum à la densité de 5 000 parasites par microlitre ou davantage. La période analysée s’étendait de quatre semaines après la troisième dose de vaccin jusqu’à la fin de la saison de transmission.
Moindre taux d’incidence du paludisme.
Résultat : les taux d’incidence du paludisme clinique ont été moindres dans chacun des deux groupes de vaccin MSP3 (respectivement 1,2 et 1,9 cas pour 100 jours) que dans le groupe recevant le vaccin anti-hépatite B (5,3 cas pour 100 jours).
Ainsi, en dépit de la petite taille de l’échantillon et l’incidence cumulée élevée dans tous les groupes, il y avait des éléments montrant que le vaccin MSP3 protège contre le paludisme clinique, au moins à court terme. Une analyse utilisant un seuil de 10 000 parasites par microlitre a montré des résultats globalement similaires.
Ces résultats concordent avec la réduction des épisodes de paludisme associée à l’apparition naturelle d’anticorps anti-MSP3.
Il est improbable, estiment les auteurs, que d’autres efforts pour contrôler le paludisme ont pu influencer ces résultats puisqu’il s’agissait d’un essai randomisé en aveugle. Des données de surveillance démographique montrent que des moustiquaires imprégnées ont été utilisées dans seulement 5 à 10 % des foyers. Par ailleurs, dans cette zone, on n’a utilisé ni administration d’insecticide dans les maisons ni traitement préventif intermittent.
L’étude offrait un diagnostic et un traitement gratuits 24 heures sur 24. Il est donc vraisemblable que tous les épisodes de paludisme symptomatique ont été détectés.
« Malgré la petite taille de l’échantillon et l’objectif de l’étude, nous croyons que les résultats de cet essai méritent que ce candidat vaccin soit évalué davantage », concluent les auteurs.
B. Sodiomon (Centre national de recherche ert de formaiton sur le paludisme, Ouagadougou, Burkina Faso), Simon Couses (Londres) et Pierre Druilhe (Institut Pasteur, Paris), New England Journal of Medicine du 15 septembre 2011, pp. 1063-1064.
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