Les conditions climatiques auraient peu d’influence sur la circulation du SARS-CoV-2 en l'absence d'immunité collective, selon « Science »

Par
Publié le 19/05/2020
terre

Crédit photo : Phanie

Plus que les conditions climatiques, ce serait l’immunité vis-à-vis de l’infection qui influencerait la dynamique de circulation du SARS-CoV-2 dans sa phase initiale. Ce résultat est le fruit d’une modélisation, menée par des chercheurs de Princeton et publiée dans « Science », visant à comprendre l’influence des variations climatiques, saisonnières et géographiques dans la phase pandémique d'une infection émergente.

Selon leurs projections, « des climats plus chauds ou plus humides ne ralentiront pas le virus au début de la pandémie, explique la première auteure Rachel Baker. Nous constatons une certaine influence du climat sur l’ampleur et la temporalité de la pandémie, mais, en général, parce que la population est vulnérable, le virus se propage rapidement quelles que soient les conditions climatiques ».

L'immunité, un facteur clé

En l’absence de connaissances sur le rôle des conditions climatiques (température et humidité) dans la dynamique de circulation du SARS-CoV-2, les auteurs ont élaboré trois scénarios : un premier où le SARS-CoV-2 a la même sensibilité au climat que la grippe et deux autres où le responsable de la Covid-19 a des caractéristiques similaires (dépendance au climat et durée d'immunité) aux coronavirus humains endémiques et notamment aux coronavirus, HCoV-HKU1 et HCoV-OC43, appartenant au même genre de bêta-coronavirus que SARS-CoV-2.

Ces scénarios, intégrant un R0 basé sur les estimations actuelles, ont été appliqués à 9 villes : Londres, New York, Delhi, Maracaibo (Venezuela), Kinshasa, Jakarta, Johannesburg, Buenos Aires et Melbourne.

Peu de différences selon les régions du monde

Les résultats semblent confirmer l’expérience acquise avec d’autres virus. Dans les trois scénarios, la sensibilité du virus aux variations saisonnières apparaît lorsqu'une grande partie de la population est immunisée ou résistante. Une nuance est pointée entre hémisphères nord et sud et régions tropicales. Dans les scénarios simulant les caractéristiques de la grippe et de HKU1, les régions tropicales connaissent une pandémie de moindre intensité que l'hémisphère nord.

Les chercheurs se sont également intéressés à l’influence de certaines mesures de contrôle de l’épidémie, comme la distanciation physique, sur ces scénarios. Ils n’ont constaté qu’une « réduction modérée de l'incidence maximale à mesure que la flambée se déplace vers les mois d'été, notent-ils. Cependant, une forte vulnérabilité au virus entraîne toujours un nombre important de cas ».


Source : lequotidiendumedecin.fr