Avec les inondations au Pakistan, l’OMS alerte sur le « risque sanitaire majeur »

Publié le 31/08/2022

Crédit photo : AFP

Alors que les autorités pakistanaises sont mobilisées pour secourir les millions de personnes touchées par les « pires inondations de l’histoire » du pays, selon le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé ce 31 août qu'elle plaçait le Pakistan à son plus haut échelon d'alerte et dégageait 10 millions de dollars d'un fonds d'urgence pour l'aider. L’agence onusienne craint notamment la propagation de maladies à transmission hydrique et vectorielle telles que le paludisme et la dengue.

Les inondations dues aux pluies de mousson ont submergé un tiers du Pakistan, causant la mort de 1 191 personnes depuis juin selon un bilan publié ce 31 août, et détruisant ou endommageant gravement plus d'un million d'habitations. Plus de 33 millions de personnes, soit un Pakistanais sur sept, sont affectées. Plus de 800 établissements de santé sont partiellement ou complètement endommagés, « laissant des millions de personnes sans accès aux soins de santé et aux traitements médicaux », rapporte l’OMS.

« Le Pakistan est inondé de souffrances. Le peuple pakistanais est confronté à une mousson cataclysmique », a déclaré le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, en lançant le 30 août un appel aux dons de 160 millions de dollars pour financer un plan d'urgence pour les six prochains mois.

Alerte sur le risque d'apparition de maladies liées à l'eau

La priorité est pour l’heure d'atteindre les milliers de personnes bloquées dans les montagnes et vallées du nord et dans les villages isolés du sud et de l'ouest. « Nous avons désespérément besoin d'aide », témoigne auprès de l’AFP Muhammad Amir, dont le village de Balaqot est inaccessible par route après la crue de la rivière Swat, dans le Nord-Ouest. « Nous avons absolument besoin de médicaments, poursuit-il. Il n'y a plus d'électricité dans notre village depuis presque une semaine. Les gens n'ont même pas une bougie à allumer. Plusieurs personnes souffrent de diarrhée. »

L'OMS alerte sur le risque d'apparition de maladies liées à l'eau (diarrhée, maladies de peau, infections respiratoires, paludisme, dengue…) dans un pays confronté « aux dommages causés aux infrastructures sanitaires, au manque de personnel de santé et à un matériel de santé limité ». L’agence de l’ONU indique ainsi renforcer la surveillance de plusieurs maladies, comme la diarrhée aiguë ou le choléra. « Avant l'inondation, l'OMS et ses partenaires avaient entrepris des vaccinations contre le choléra en réponse à l'épidémie préexistante, rappelle-t-elle. Le Pakistan est également l'un des deux derniers pays d'endémie de la poliomyélite dans le monde. »

Par ailleurs très dépendant de son agriculture, le Pakistan s'attend à ce que son économie, déjà en difficulté, soit durement touchée. Les prix de certaines denrées alimentaires menacées de pénurie ont déjà fortement augmenté ces derniers jours. Le Premier ministre a promis que chaque centime d'aide internationale serait dépensé « de façon transparente » et irait « à ceux qui en ont besoin ».

Les États-Unis ont annoncé mardi un premier envoi d'aide humanitaire, d'une valeur de 30 millions de dollars. Des vols cargos ont commencé à arriver de Chine, de Turquie et des Émirats arabes unis. Des camps de fortune sont apparus un peu partout pour accueillir les déplacés, qui doivent composer avec la forte chaleur et le manque d'eau potable et de nourriture.

E. B. avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr