Un groupe de réflexion œuvrant sous la bannière du Prix Galien a émis six recommandations tirées des enseignements de la première vague de Covid afin de mieux affronter les crises sanitaires futures.
1. Ériger la santé publique, la recherche sur les maladies émergentes et la prévention au titre des priorités nationales avec la mise en place d’un ONDAM de santé publique.
2. Afficher une transparence totale sur les moyens disponibles en cas de crise sanitaire et développer l’implication citoyenne dans la mise en place des plans d’urgence.
3. Évaluer les innovations organisationnelles mises en place pendant la crise pour favoriser l’agilité entre les acteurs.
4. Revoir le maillage territorial des services de soins critiques et en moderniser les outils logistiques.
5. Transformer le système de santé en décloisonnant les formations et les métiers des professionnels de santé et inciter aux coopérations (ville/hôpital, sanitaire/social, mais aussi trans-secteurs).
6. Mettre en œuvre la construction d’une Europe de la santé qui respecte le principe de souveraineté nationale.
Le Cercle Galien a analysé le traitement de la crise dans les territoires européens. Si l’Union européenne (UE) a failli dans la réponse à la première vague, elle s’est peu à peu remobilisée en prenant pour la première fois l’initiative d’achats groupés de vaccins, puis de médicaments. La crise montre les limites à traiter la santé seulement dans le cadre du territoire national, les gouvernements ayant surtout œuvré à défendre leurs prérogatives et l’intérêt de leurs concitoyens.
Faut-il alors renforcer les pouvoirs de l’UE dans certains domaines ? Alors que les pénuries de médicaments essentiels ont révélé la dépendance européenne envers des pays tiers, l'Europe pourrait organiser une relocalisation de la production. De plus, est mise sur la table l'idée de constituer à l'échelle des 27 des stocks stratégiques et une réserve sanitaire. Mais pour ce qui est de la fixation des prix des médicaments et de leur remboursement, de nombreux pays, dont la France, souhaitent que cela ne relève que de la seule compétence des États.
La crise a, par ailleurs, mis en relief les stratégies différentes adoptées par les pays voisins de la France avant et pendant la crise sanitaire. Le Cercle Galien s'est penché de plus près sur les expériences allemandes, italiennes, suédoises et britanniques. L'Allemagne, où l'appareil hospitalier de base s'est révélé plus optimal, notamment via le secteur privé, et où la souveraineté des Lander a permis une plus grande réactivité, semble avoir mieux résisté que les autres.
A contrario, la stratégie de l'immunité collective s'est soldée par un échec au Royaume-Uni et en Suède. Le Royaume-Uni, avec ses mesures tardives de confinement, est à ce jour le pays européen le plus touché avec plus de 50 000 décès liés au Covid-19, tandis que la Suède, longtemps érigée en modèle, a dû se résoudre tardivement à adopter une approche plus coercitive.
Concernant l'organisation du système de soins, le Cercle Galien s’est également interrogé sur la manière dont le pouvoir a pris des décisions hors normes en temps de paix. Cette pandémie interroge aussi les liens entre équipes de soignants hospitaliers. Depuis les délégations de tâches jusqu’aux nouveaux modes de coopération, le SARS-CoV-2 a bousculé les hiérarchies. Et accéléré l’innovation organisationnelle.
Lire les travaux du cercle Galien sur le site semainegalien.prixgalien.fr
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