Italie : premières sanctions disciplinaires contre des médecins anti-vaccins

Publié le 25/10/2016

Avec la publication des derniers chiffres sur la vaccination en Italie, l’Institut supérieur de la santé souligne la baisse importante de la couverture vaccinale, notamment contre la rougeole et la rubéole.

Un code de la Fédération nationale des Ordres

Un signal trop inquiétant pour la Fédération nationale des Ordres des médecins italiens (Fnomceo) qui vient d’annoncer la mise en place d’un code disciplinaire contre les « médecins anti-piqûres ». La panoplie de sanctions prévoit l’interdiction de l’exercice de la profession sur une durée de trois mois à deux ans. Et dans les cas les plus graves, la radiation à vie. Une mesure qui a suscité des réactions contrastées dans un pays où de nombreux médecins font ouvertement campagne contre la vaccination et organisent même des frondes en diffusant des données souvent incontrôlables.

Pour lancer un signal, la Fédération a convoqué trois médecins anti-vaccins installés dans trois villes différentes, Florence, Venise et Padoue, à travers les différents ordres régionaux. Ces trois praticiens risqueraient la radiation à vie à titre d’exemple, le médecin florentin ayant soutenu que la vaccination est à l’origine de l’autisme. « Les Ordres des médecins doivent faire preuve d’une discipline exemplaire sur une question aussi importante que celle de la vaccination en Italie », a déclaré le ministre de la Santé, Beatrice Lorenzin.

Un climat de défiance

Selon la Fédération, d’autres procédures seraient déjà déclenchées contre des médecins anti-vaccins dans plusieurs régions italiennes. À Trévise, par exemple, un cardiologue doit justifier ses propos sur « les complications liées à la vaccination qui mettent la vie des enfants en danger ». Des déclarations qui créent un climat de défiance et risquent d’être à l’origine de la résurgence de maladies auparavant en voie de disparition comme la poliomyélite, estime la Fédération.

La bataille se joue aussi dans les tribunaux. Un juge vient d’obliger un couple de parents divorcés à faire vacciner leur fille contre le papillomavirus (HPV). Pendant plusieurs mois, le père de l’adolescente âgée de quinze ans, a multiplié les pressions sur son ex-femme et le médecin généraliste qui suit la jeune fille, pour empêcher la vaccination. Saisi par la mère de l’adolescente, le tribunal de Padoue a tranché au prétexte que « la santé d’un mineur est un élément primordial ». Un verdict qui risque de faire jurisprudence dans cette région de la Vénétie où certaines vaccinations ne sont plus obligatoires, affirment plusieurs médecins.

De notre correspondante Ariel. F. Dumont

Source : lequotidiendumedecin.fr