Risques liés à l’alimentation

L’ANSES veut rassurer

Publié le 07/07/2011
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PLUS DE 4 ANNÉES de travail (2006-2010), 445 substances recherchées dans 20 000 produits alimentaires représentant 212 familles d’aliments, soit 90 % de l’alimentation des adultes et des enfants : la deuxième étude de l’alimentation totale (EAT2) est la plus large photographie jamais réalisée des apports nutritionnels et expositions alimentaires aux substances chimiques de la population en France.

Pour 85 % des substances concernées, le risque peut être écarté pour la population générale, l’exposition restant en deça des valeurs toxicologiques de référence disponibles. Et pour les pesticides, les mesures mises en œuvre ne l’ont pas été en vain puisque plus de 95 % des substances sont à cet égard conformes à la réglementation.

En revanche, une hausse des expositions est enregistrée pour le cadmium, l’aluminium, le chrome ou certaines mycotoxines, comme le déoxynivalénol (DON). Au total, le seuil toxicologique de risque peut être dépassé pour une douzaines de substances. Surtout chez les grands consommateurs de certains aliments : céréales (cadmium, plomb, aluminium, DON et dérivés), café (cuivre, arsenic inorganique et acrylamide), produits à base de soja (phytoœstrogènes) et, dans une moindre mesure, lait chez les enfants (plomb, zinc). Ou avec des aliments à fortes teneurs : poissons gras (dioxines et PCB), thon (méhylmercure) ; dans ces cas, il convient de respecter les recommandations de consommation de poissons de l’ANSES.

Encore trop de sel.

En ce qui concerne les minéraux, les Français restent d’incorrigibles amateurs de sel et il faut poursuivre les efforts de réduction dans les produits qui en contiennent beaucoup (pain, charcuteries, fromages…). L’étude montre aussi le risque d’apports excessifs en zinc (certains enfants) et cuivre (certains adultes et enfants) ou au contraire insuffisants en zinc (surtout certains enfants), fer (femmes et jeunes filles), calcium (adolescents), magnésium (adultes et enfants ayant les apports les plus faibles), sélénium (personnes âgées) et cuivre (certains enfants).

Restent des incertitudes quant aux risques d’un certain nombre de substances, faute de connaissances scientifiques les concernant, et quant à leurs effets cumulés.

www.anses.fr

R. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8994