E. coli à Bordeaux et en Allemagne

Le fenugrec suivi depuis l’Égypte

Publié le 07/07/2011
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L’AUTORITÉ européenne de sécurité des aliments (EFSA) publie sur son site les résultats de l’enquête de traçabilité qui met en cause les graines de fenugrec importées d’Égypte en 2009 et/ou en 2010 dans les épidémies de SHU en allemagne et à Bordeaux, liées à la souche Escherichia coli 0104 et confirme son précédent avis du 29 juin. L’enquête, menée avec le concours de la Task Force, groupe d’action composé d’un réseau paneuropéen d’experts des États membres et d’organisations internationales (ECDC, OMS, FAO), conclut que le lot 48088 de graines de fenugrec « est le lien le plus probable entre les deux épidémies allemande et française ».

Les experts ont retracé le parcours de ce lot de 15 tonnes qui a quitté l’Égypte par containers le 24 novembre 2009 (Port de Damietta), a été déchargé en Belgique (Anvers) avant d’être envoyé par barge aux Pays-Bas (Rotterdam). Le 14 décembre 2009, le container partait pour sa destination finale en Allemagne, où il arrivait le lendemain matin. Le lot était ensuite distribué dans différents pays, dont 75 kg au producteur mis en cause dans l’épidémie qui a touché l’Allemagne en mai. Une partie de ce lot, envoyé en Angleterre le 13 janvier 2010, est à l’origine de l’épidémie d’infections à E. coli de Bordeaux. Une autre partie du lot 48088 est arrivée en France via la société britannique Thompson & Morgan en janvier 2011. Des graines ont été achetées par l’organisateur de la journée portes ouvertes du centre de loisirs de la petite enfance de Bègles (CLPE), qui a lui-même procédé à la germination.

L’EFSA n’exclut pas que d’autres lots importés d’Égypte pendant la période 2009-2010 puissent être impliqués, éventuellement mélangés au lot 48088. Elle n’exclut pas non plus que d’autres pays de l’Union soient touchés.

Les analyses microbiologiques réalisées sur les lots sont négatives, ce qui « n’est pas une preuve » de non-contamination, estime l’EFSA, qui évoque plusieurs hypothèses quant au mode de contamination. « La question reste ouverte. Typiquement, ce type de contamination peut survenir pendant la production. Mais une contamination en aval y compris chez l’importateur ne peut être exclue », souligne l’agence européenne.

L’enquête se poursuit. Des investigations pourraient être menées en Égypte et dans d’autres pays non européens. Mardi, l’Union européenne a décidé, outre de retirer de la vente de lot incriminé, d’interdire temporairement l’importation de toutes les graines et pousses de fenugrec produites en Égypte.

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8994