Système de santé

Le G5 Santé déplore le trop lent virage ambulatoire

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Publié le 02/11/2015
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Le patron du G5 Santé, Marc de Garidel, appelle à " investir aujourd’hui pour dépenser moins...

Le patron du G5 Santé, Marc de Garidel, appelle à " investir aujourd’hui pour dépenser moins...
Crédit photo : DR

Lors des 4e rencontres du G5 Santé, organisées à Paris, le patron du G5*, Marc de Garidel (PDG d’IPSEN), a jugé que le virage ambulatoire était « une voie prometteuse » dans la quête de l’équilibre des comptes de l’assurance-maladie, pouvant permettre un recentrage de l’hôpital.

De fait, les industriels développent de nombreuses technologies permettant une prise en charge des patients hors les murs de l’hôpital (chimiothérapies orales, chirurgie mini invasive, tests de diagnostic ultrarapides, etc.). Aidées par la révolution numérique, ces innovations contribuent à repenser la place de l’hôpital. Mais, et c’est là que le bât blesse, le G5 Santé ne voit guère d’impulsion des pouvoirs publics en ce sens. Selon les industriels, les moyens alloués ne sont pas à la hauteur des enjeux du virage ambulatoire. Le système de régulation actuel, fonctionnant en silos, est trop cloisonné et manque de vision. « Il n’est plus adapté pour anticiper, réorganiser les soins, investir aujourd’hui pour dépenser moins demain », insiste le G5. Pour cette organisation, « il faudrait une remise à plat volontariste des dysfonctionnements qui freinent, voire bloquent, toute évolution ».

Pour illustrer ces freins, le G5 cite l’exemple de la thermo-ablation d’une tumeur. Pour ce geste, il faut utiliser des électrodes coûteuses (plus de 1 000 euros). « Mais la nomenclature ne connaît pas cet acte qui est du coup remboursé à hauteur de moins de 100 euros », témoigne Yves l’Épine, directeur général de Guerbet. Résultat : en lieu et place de cette innovation, des segmentectomies beaucoup plus coûteuses et nécessitant une semaine d’hospitalisation sont encore souvent réalisées.

Au-delà, le G5 Santé dénonce « le manque d’ambition » du budget de la Sécu 2016. La moitié des économies totales sont demandées au médicament (1,7 milliard d’euros d’économies) alors que ce secteur ne contribue aux dépenses de santé qu’à concurrence de 15 %.

* Les neuf membres du G5 Santé sont bioMérieux, Guerbet, Ipsen, Laboratoires Théa, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier, Stallergenes.
Henri de Saint Roman

Source : Le Quotidien du Médecin: 9446