NutriNet-Santé en PACA

Le régime méditerranéen en exemple

Publié le 17/01/2012
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› DE NOTRE CORRESPONDANTE

DEUX ANS ET DEMI après son lancement, l’étude NutriNet-Santé qui s’est donné comme objectif d’étudier les comportements alimentaires et les relations nutrition-santé dans une enquête épidémiologique de grande envergure, recrute encore. Forte déjà de ses 206 000 nutrinautes, cette étude coordonnée par l’unité de recherche en épidémiologie nutritionnelle dirigée par le Pr Serge Hercberg, vise pourtant à atteindre les 500 000 personnes, hommes et femmes de plus de 18 ans, qui prendront le temps de répondre à des questionnaires sur leur alimentation, leur activité physique, leur mode de vie et leur état de santé, et ce pendant 5 ans. « C’est la plus grosse cohorte au monde, rappelait le Professeur Denis Lairon, directeur de recherche à la faculté de la Timone lors d’un point presse à Marseille. Par son envergure, elle doit permettre de rassembler le plus d’informations possible concernant les habitudes alimentaires des Français et l’adéquation de ces comportements aux recommandations nutritionnelles du PNNS. » A mi-parcours, les premiers éléments recueillis montrent que les femmes respectent mieux globalement les recommandations du programme national nutrition santé que les hommes, les cadres supérieurs que les ouvriers et les populations à bas revenus, les habitants de la région PACA et du sud ouest, du centre est et de la région parisienne mieux encore que ceux vivant dans les régions nord et est de la France.

30 % d’obèses en moins.

L’alimentation méditerranéenne, récemment classée au patrimoine de l’UNESCO, est plus conforme à ce qui est prôné par les scientifiques. « Grâce aux 16 639 internautes qui participent déjà à l’étude, nous constatons que les Provençaux consomment moins de lipides, de sucres ajoutés, de sel et plus de fibres et de vitamines, assure encore Denis Lairon. En fait, le profil idéal alimentaire est méditerranéen, c’est le meilleur modèle d’alimentation. » Selon lui, cette tradition basée sur une grosse consommation d’huile d’olive, de poissons et de légumes « permet de compenser le facteur économique, par exemple, à l’origine de nombreux problèmes de nutrition comme c’est le cas dans le Nord-Pas-de-Calais ».

À terme, les équipes de chercheurs souhaitent établir de façon scientifique le lien entre alimentation et santé. « Maladies, cardio vasculaires, hypertension, et même certains cancers, les grandes pathologies modernes ont toutes un lien avec l’alimentation. Les premiers indicateurs montrent déjà la validité des recommandations pour la santé. On compte 30 % d’obèses en moins chez ceux qui s’alimentent sainement », poursuit-il. Cela devrait permettre de peser davantage sur les messages de santé publique concernant la prévention notamment.

 HÉLÈNE FOXONET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9067