Les discussions du soir avec René Frydman sur France Culture

Les enfants des rues

Publié le 05/10/2016
xavier emmanuelli

xavier emmanuelli

De Calcutta à Sao Paulo les images sont connues. Les mégapoles africaines ou asiatiques déversent leurs clans, leurs bandes et autres maras où se retrouvent des enfants soldats, des jeunes filles violées, des revendeurs de drogues, des handicapés, rejetés ou mis en marge de la société. Sont-ils récupérables pour eux-mêmes et pour la société. Mais face à tous ces enfants délaissés, abandonnés qui sont les adultes prédateurs responsables…

Xavier Emmanuelli qui a fondé en 1998 le SAMU social international nous entraîne dans ces ruelles insalubres et suffocantes de tensions de Luanda à Moscou.
 Mais désormais c’est à Paris que l’on voit des familles sur le trottoir avec ou sans matelas, des parents avec, dans les bras, des enfants non scolarisés qui dorment toute la journée car vraisemblablement drogués.
« C’est un délit » déclare Xavier Emmanuelli, oui mais que faire ? Accepter comme c’est si souvent le cas puisqu’il n’y a pas de réaction, agir en force comme auparavant comme à l’époque où il était médecin-chef à Nanterre et que ceux qui vivent sous la cloche étaient amenés « manu militari » par les forces de l’ordre. Quelles pathologies ses enfants présentent-ils et présenteront-ils ?

En écoutant Xavier Emmanuelli on comprend l’importance qu’il accorde à la figure emblématique du  pédiatre polonais Janusz Korczak à qui il rend hommage dans son dernier livre qui vient de paraître chez Odile Jacob « Les enfants des rues ». Janusz Korczak, avant la Seconde Guerre mondiale, est une des figures de la pédagogie de l'enfance les plus réputées. Il laisse son nom à la postérité pour son œuvre de pédagogue, sa littérature enfantine, et son engagement en faveur des droits de l'enfant. Il faisait des émissions de radio, et a  lui aussi publié un livre pour la défense du droit des enfants, un siècle plus tôt intitulé « Droit de l’enfant au respect». Il a fini sa vie en martyr puisqu’il a refusé le 7 août 1942 de quitter les 192 enfants de son orphelinat qui étaient conduits à la mort, par les nazis, du  ghetto de Varsovie au camp de Treblinka. Comment ne pas réagir à cette immense perte pour l’humanité de ces enfants juste à côté de nous.

Ecoutez le podcast :



Source : lequotidiendumedecin.fr