Une expertise de l’AFSSET

Les véhicules Diesel empoisonnent l’air de NO

Publié le 02/09/2009
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EN CIBLANT les particules et les polluants organiques, la réglementation européenne et le deuxième Plan national Santé Environnement (PNSE2) ont négligé le problème du NO 2, estime l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (AFSSET). Or, « le dioxyde d'azote (NO 2) est, avec les particules fines, un des indicateurs majeurs de la pollution atmosphérique (...) associés au trafic routier dans les agglomérations », note l'agence, dont les travaux ont été réalisés à la demande des ministères de la Santé, de l’Écologie et du Travail. En outre, ce gaz contribue à la formation d'autres polluants secondaires, comme l'ozone.

Le NO 2 est directement lié à l'essor, dans les années 1990, des technologies de traitement des gaz d'échappement, par le truchement de catalyseurs et de certains filtres à particules. De nouvelles générations de ces technologies, encore en développement, pourraient notamment alléger le problème lié au NO 2. « Il faudra cependant encore plusieurs années avant d’en percevoir les bénéfices sanitaires », tempère l’AFSSET.

Sans attendre, l'agence recommande donc de retenir systématiquement le NO 2 comme critère dans toutes les nouvelles réglementations sur les émissions des véhicules, notamment lors des tests sur les véhicules neufs. Elle préconise également de ne retenir que les filtres à particules les moins émetteurs de NO 2, surtout pour les bus, taxis et véhicules utilitaires. « Ceci est d’autant plus important que la ville de Londres a effectivement mesuré une augmentation du NO 2 dans l’air à proximité du trafic entre 2002 et 2004 en lien avec l’installation de filtres à particules sur ses bus avec un choix de technologie de filtre défavorable », ajoutent les experts de l’AFSSET. Actuellement, concluent-ils, « les niveaux de NO 2 auxquels sont exposés les usagers de véhicules légers en agglomérations, tant en population générale qu’en population professionnelle, peuvent induire des effets toxiques sur le système respiratoire, en particulier pour les populations sensibles (asthmatiques notamment) ».

S. H.

Source : lequotidiendumedecin.fr