Refus de vaccination : les personnels de santé suspendus en Guadeloupe refusent une « sortie de crise »

Publié le 14/10/2022

Crédit photo : AFP

Le gouvernement a proposé, en vain, des solutions de « sortie de crise » aux personnels de santé en Guadeloupe suspendus en raison de leur refus de d'être vaccinés, a déclaré Joël Mathurin, directeur de cabinet du ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco. « Selon les chiffres de l'agence régionale de santé, ce sont 221 personnes (soignants, personnels administratifs et libéraux, ndlr) qui sont concernées sur le territoire », a précisé Joël Mathurin, dont « 93 personnes du CHU ».

Suspendus et sans salaire depuis plus d'un an, ces soignants demandent une réintégration dans leurs établissements, avec des tests PCR réguliers à la place du vaccin contre le Covid-19, ce que rejette toujours le ministère de la Santé. « Nous restons donc dans le cadre de l'obligation vaccinale », a noté Joël Mathurin, en visite en Guadeloupe, qui a proposé en revanche aux syndicats un « plan de départ exceptionnel » avec des ruptures conventionnelles majorées. « Nous multiplierons par trois les indemnités proposées par les barèmes classiques », a-t-il précisé.

40 000 euros minimum

« Autrement dit, les départs se feront à 40 000 euros minimum », a-t-il assuré. Selon lui, ce montant permet d'envisager « les reconversions de ces personnes qui sont en inadéquation avec les exigences de leur métier »« Nous permettrons également de partir en préretraite en assouplissant largement les dispositifs financiers », a également expliqué l'émissaire du ministère, ajoutant que ces dispositifs seraient appliqués à « tout le monde », en Guadeloupe. Mais, a-t-il déploré, « la réponse des syndicats a été une fin de non-recevoir ».

 

« Nous refusons en effet », a confirmé à l'AFP Gaby Clavier, ancien secrétaire général de l'UGTG ainsi que de la branche santé du syndicat, parmi les plus actifs dans le mouvement contre l'obligation vaccinale. 

Emeutes

Un peu plus tôt dans l'après-midi, le « collectif des organisations en lutte » s'était déclaré dans un courrier « prêt à engager un processus de négociations » en vue de la réintégration de tous les personnels concernés, mais avait d'avance, refusé de « négocier des processus de licenciement ». Selon le collectif, ces propositions seraient des prétextes visant à « réduire la masse salariale ».

C'est la seconde fois que des dérogations au droit commun sont proposées aux personnels suspendus de la Guadeloupe. Le conflit autour de l'obligation vaccinale avait conduit, en novembre 2021, aux émeutes qui avaient paralysé l'île durant plus de trois semaines.

Avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr