Suicides d'infirmiers : Touraine tente de répondre au malaise de la profession

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Publié le 02/09/2016

Interpellée par la communauté infirmière à la suite d'une vague de suicide de soignants cet été, Marisol Touraine a promis « une série de nouvelles mesures, qui s'appuieront notamment sur les travaux actuellement menés par l'Inspection générale des affaires sociales » (IGAS) pour lutter contre les risques psychosociaux à l'hôpital, a-t-elle déclaré ce jeudi dans une interview au site Espaceinfirmiers.fr.

La ministre de la Santé fait référence à la mission lancée au début de l'année après le suicide du Pr Jean-Louis Megnien, cardiologue à l'Hôpital européen Georges-Pompidou (Assistance publique – hôpitaux de Paris).

« Profondément attristée » par ces décès, Marisol Touraine a également reconnu qu'il faut « à l'évidence amplifier les efforts » en matière de prévention des risques psychosociaux, une thématique « trop longtemps sous-estimée au sein des établissements ». Selon Espaceinfirmiers.fr, les travaux de l'IGAS devraient être rendus publics « à l'automne ».

François Hollande interpellé

En parallèle, la Coordination nationale infirmière (CNI) a interpellé ce vendredi François Hollande sur le malaise de la profession. « Vous, président de la République, très occupé, vous n'avez peut-être pas encore été informé de l'été tragique que vient de vivre le monde de la santé », raille la présidente du syndicat, Nathalie Depoire, dans une lettre ouverte.

« Les professionnels de la fonction publique hospitalière sont très attachés à leurs missions de service public et se reconnaissent autour de valeurs communes, écrit-elle. Ils souffrent de la pression imposée par les restructurations et la course à l’acte induite par la tarification à l’activité. Les moyens humains et parfois matériels, sont réduits, la qualité des soins dégradée et les soignants le vivent très mal. Ils rentrent chez eux avec le sentiment de ne pas avoir fait leur travail. »

Le syndicat réclame au chef de l'État « d’arrêter les diminutions d’effectifs, de définir des ratios de soignants au lit du patient et de mettre en place une réelle prévention des risques psychosociaux dans les établissements de soins. »

Tout l'été, les syndicats d'infirmiers et de personnels hospitaliers ont déploré l'absence de réaction du gouvernement face aux suicides de cinq soignants à Toulouse, au Havre, à Saint-Calais et à Reims. Trois d'entre eux étaient salariés de la fonction publique hospitalière. Un décès a été reconnu comme accident du travail, ayant eu lieu au sein d'un établissement.


Source : lequotidiendumedecin.fr