Restauration à l’hôpital

À Toulouse, un système unique en France

Publié le 05/12/2011
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DE NOTRE CORRESPONDANTE

À TOULOUSE, les séjours à l’hôpital ont désormais une saveur un peu différente pour les patients. En effet, le CHU a changé sa politique de restauration, avec un objectif : mieux répondre aux attentes des patients en termes de qualité gustative, thermique des repas, mais aussi en matière de choix, de présentation et de sécurité alimentaire.

Originalité de ce mode de fonctionnement : si les prestations hors-d’œuvre, petit-déjeuner et dessert restent du ressort exclusif du service restauration du CHU, les plats sont créés en collaboration entre les nutritionnistes du CHU et les chefs de chez Davigel.

Au menu, on trouve, entre autres, des ravioles au saumon, du risotto au poulet, une blanquette de veau accompagnée de riz et carottes, un sauté de bœuf avec une poêlée de légumes… « Le hachis Parmentier ou encore les ravioles de saumon et le Parmentier de poissons restent les plus plébiscités par nos patients, car ce sont des plats à base de purée dont la texture molle nécessite peu de mastication, constate Caroline Martineau, diététicienne à l’hôpital. Par ailleurs, les repas sont adaptés aux besoins de chaque patient et en fonction de leurs pathologies (cancer, diabète, pathologies cardio-vasculaires, digestives, neurologiques…). »

Dans un souci permanent de qualité gustative, les plats proposés évoluent sans cesse, de nouvelles recettes apparaissent, avec une carte hiver et une carte été. « C’est indispensable, notamment pour les personnes hospitalisées en long séjour », explique la diététicienne.

Du côté du corps médical, on apprécie la nouvelle hôtellerie. « L’alimentation des patients fait partie des soins, car le côté agréable d’un repas pris dans des conditions très difficiles quand on est hospitalisé, est un facteur de remise en forme plus précoce », assure Bernard Pradère, président de la CME et chirurgien digestif.

Au petit-déjeuner : room service !

Autre grande nouveauté, les petits-déjeuners servis de façon personnalisée dans une vaisselle traditionnelle et avec un vaste choix de produits : jus de fruits, boissons chaudes servies instantanément, pain frais, choix de confitures et miel, céréales et même viennoiseries le week-end. « Nous nous sommes inspirés du catering aérien », indique Didier Lafage, le directeur du pôle équipements, hôtellerie et logistique.

Du côté des patients, rien à redire : 95 % se sont déjà déclarés satisfaits de ce choix proposé au petit-déjeuner et 52 % de la qualité des repas. Il faut dire que les usagers ont été associés à cette réflexion. « Cette nouvelle organisation a été élaborée en concertation et elle est remarquable car elle va très au-delà de nos attentes en effet jusque-là les personnes hospitalisées se plaignaient à la fois de la matière et de la manière », souligne Guy Castel, le président de la commission des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge.

Pour la direction de l’hôpital, derrière le souci de la qualité, il y avait aussi celui de la rationalisation des coûts et, là aussi, la mission semble accomplie. « Avec ce nouveau dispositif, le coût du repas baisse de 18 % et, grâce à une meilleure organisation logistique, il permettra à terme le redéploiement d’une centaine de postes au bénéfice du soin. D’ailleurs, notre initiative pourrait faire des émules, puisqu’un grand hôpital français viendra bientôt visiter le site pour comprendre notre démarche », confie Jean-Jacques Romatet, le directeur du CHU. En ces temps de vache maigre, l’argument économique ne laisse pas indifférent…

BÉATRICE GIRARD

Source : Le Quotidien du Médecin: 9053