Exposition au MBT

Un risque se précise dans l’industrie du caoutchouc

Publié le 22/01/2009
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À LA LUMIÈRE de cinquante ans de suivi d’ouvriers exposés au 2-mercaptobenzothiazole (MBT) un médecin du travail britannique, Tom Sorahan (Birmingham), considère qu’il s’agit d’un carcinogène probable pour l’humain. Cette substance chimique est utilisée dans diverses industries : dans la manufacture du caoutchouc, anticorrosion dans les radiateurs automobiles et la métallurgie, stabilisant dans l’industrie du plastique.

Le médecin du travail a suivi 363 ouvriers d’une usine de produits chimiques du nord du Pays de Galles. Il a évalué la mortalité entre 1955 et 2005, la morbidité entre 1971 et 2005. Son objectif était d’analyser l’incidence des cancers en relation avec le MBT sur ce site industriel. Son calcul a été menée de deux façons.

La première s’est fondée sur une comparaison avec les taux de mortalité nationale. Ici, le MBT est significativement impliqué dans une surmortalité par cancer colique et de la vessie. En revanche il n’existe pas d’excès de mortalité attribuable aux cancers du poumon ou au myélome. Lorsqu’il s’intéresse à la morbidité, T. Sorahan, toujours en comparant aux incidences nationales, montre un excès de cancers de la vessie et de myélomes multiples. Rien de significatif quant aux atteintes coliques et pulmonaires.

Cancer colique et myélome.

Puis de nouveaux calculs ont été faits en tenant compte de 1 797 autres salariés, non soumis aux émanations. Le chercheur britannique constate alors une tendance positive en faveur du risque de cancer colique et du myélome, liée au cumul des expositions au MBT.

Certes, reconnaît l’auteur, la valeur de son travail est limitée puisqu’il s'agit d’un constat nouveau établi sur une cohorte de petite taille. Mais il considère qu’elle devrait inciter à entamer des recherches similaires sur d’autres sites industriels afin de conforter ses résultats. Dans le même temps, il semblerait prudent de considérer le MBT comme un carcinogène et de le manipuler avec certaines précautions.

Occup Environ Med doi : 10.1136/œm.2008.041400.

 Dr G.B.

Source : lequotidiendumedecin.fr