Conférence pour la reconstruction d’Haïti

Un succès à 10 milliards de dollars

Publié le 06/04/2010
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Crédit photo : AFP

LA CONFÉRENCE des pays donateurs pour la reconstruction d’Haïti a largement dépassé les espérances des plus optimistes. Menée par les États-Unis et l’Union européenne (UE), elle visait à recueillir 3,8 milliards de dollars (2,8 milliards d’euros) pour une période de dix-huit mois. Les engagements ont finalement atteint 10 milliards (7,3 milliards d’euros). « Les États membres se sont engagés à verser 5,3 milliards de dollars sur les deux prochaines années, et 9,9 milliards au total pour les trois prochaines années et au-delà », a annoncé le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.

Les États-Unis, représentés par Hillary Clinton, se sont engagés à verser 1,15 milliard de dollars destinés à soutenir le « plan du gouvernement d’Haïti pour renforcer l’agriculture, l’énergie, la santé, la sécurité et la gouvernance ». Les 27 pays de l’UE ont fait plus, avec un engagement total de 1,235 milliard d’euros (1,6 milliard de dollars). La France a offert de débloquer 180 millions d’euros (243 millions de dollars) en 2010-2011. Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a expliqué que 20 millions d’euros par an d’aide publique française iraient à l’aide budgétaire et que 5 millions seraient décaissés immédiatement. L’aide française vise « à soutenir un nouveau modèle politique, économique et social pour Haïti », a-t-il affirmé. Parmi les priorités cités par le ministre, figurent la reconstruction de l’hôpital universitaire de Port-au-Prince et l’aide à la construction d’un système d’assurance-maladie. Les 180 millions apportés par la France s’ajoutent aux 56 millions de l’annulation de la dette.

Les dégâts provoqués par le séisme du 12 janvier ont été estimés à 8 milliards de dollars, l’équivalent de 120 % du PIB d’Haïti.

Casques rouges humanitaires.

Le président haïtien, René Préval, et l’ancienne ministre française Nicole Guedj ont plaidé pour la création d’une force d’intervention humanitaire placée sous l’égide de l’ONU, destinée à coordonner les réponses d’urgence aux catastrophes. « La générosité des nations doit se discipliner », a déclaré M. Préval. L’aide doit, selon lui, « être coordonnée en amont si elle doit exprimer toute son efficacité. Malgré les efforts déployés par les agences de l’ONU, les problèmes de coordination se sont souvent révélés ardus. « La question de la coordination des secours se reposera indéfiniment tant que nous n’aurons pas pris les décisions qui s’imposent. Il est urgent de doter la communauté internationale d’un « chef d’orchestre » pour réguler l’aide internationale et coordonner les secours dans les premières heures cruciales qui suivent l’avènement d’une catastrophe », a expliqué Nicole Guedj, qui est aussi la Présidente de la Fondation Casques rouges pour l’action humanitaire d’urgence et le développement.

Dr L. A.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8744