Au CH de Valenciennes, 290 médecins (sur 300) sont aujourd’hui équipés d’un iPhone avec un forfait Orange sur le budget de l’établissement. Une décision avantageuse, selon Jean Guicheteau, directeur des finances et du système d’information, car c’est une façon, non seulement de motiver le corps médical et de l’intéresser à l’informatique de l’hôpital, mais aussi de remplacer les dictaphones.
Dicter avec un smartphone
La société Zenidoc, fournisseur de la solution de dictée numérique, a intégré l’iPhone comme enregistreur*. Les médecins dictent, les secrétaires récupèrent les fichiers sons. Dix services en tout sont équipés, la moitié des médecins utilisent la dictée sur iPhone et cela se passe très bien. Équipée avant l’iPhone d’un téléphone mobile « vintage », le Dr Isabelle Girard-Buttaz, chef de pôle et chef de service de neurologie, a été la première à se servir de Zenidoc dans son service. « Il a fallu caler l’informatique mais plus besoin de porter les cassettes, on dicte au fil des consultations et des admissions et les secrétaires saisissent au fur et à mesure de l’arrivée des malades. Elles sont très contentes de la fluidité du système. Notre habitude est de préparer une pré-lettre à l’entrée du malade pour que les malades sortent avec leur courrier ». Parallèlement, le déploiement du dossier patient Millenium (société Cerner) dans les services d’urgence, de pédiatrie, de neurologie et de réanimation-soins continus va permettre aux praticiens de ces services de récupérer sur l’iPhone le dernier résultat (non lu) d’examen de labo ainsi que la dernière prescription de leur patient. Bien plus, le centre hospitalier va proposer à partir de décembre un mini-dossier patient sur iPad en lecture et écriture. La solution développée par le CH de Valenciennes sur assistant personnel pour les cadres hospitaliers de garde (5 kg de documentations mis au format numérique) a également migré sur iPhone. « On a réfléchi à la suppression des téléphones DECT dans les services mais ils servent de relais avec l’iPhone. Quand le médecin arrive près d’un poste fixe, son iPhone bascule automatiquement sur le DECT ».
Enfin, fonction plus classique, l’arrivée des e-mails en temps réel est appréciée des médecins. « En tant que chef de pôle, je reçois une avalanche d’e-mails tous les jours, que je peux regarder au fur et à mesure, y compris chez moi ; c’est l’envers de la médaille, on est connecté 24 heures sur 24 aussi je l’éteins certains week-end quand je ne suis pas de garde. L’iPhone, c’est intuitif, je n’ai jamais lu le mode d’emploi. On se l’approprie. Je m’en sers aussi de GPS en voiture et j’ai mis la photo du chien en fond d’écran ! »
La contagion smartphone
Au CHU de Nantes (3 000 lits, 1 800 médecins), le premier à en être équipé*, les BlackBerry sont en fonction depuis trois ans (voir le Cahier informatique du 4 décembre 2009). Ils étaient 80 au début puis 90, réservés aux directeurs administratifs et aux directeurs des pôles médicaux. « Nous sommes en train d’étendre la distribution aux chefs de service et aux cadres supérieurs de santé, soit une cinquantaine en plus, explique Jean-Louis Bomard, responsable des télécommunications du CHU qui a constaté que la solution était simple à déployer et facile à maintenir. Il y a de la demande, d’autant plus qu’un tarif préférentiel avait été proposé à ceux qui voulaient s’équiper à titre personnel. Le smartphone à l’hôpital, c’est contagieux, quand on voit qu’on peut remplacer l’envoi d’un SMS à un collègue par la messagerie interne. « Nous réfléchissons aussi à inclure dans notre réseau d’autres smartphones personnels dont des iPhones. Au début, on était un peu tiède mais pour tous les médecins qui sont par monts et par vaux, c’est évidemment pratique de pouvoir intégrer la messagerie Intranet de l’hôpital et de gérer son agenda actualisé en temps réel. » Sachant que tous les utilisateurs des premiers BlackBerry estiment leur gain de temps à 90 %, c’est aussi un gain pour l’hôpital.
Pour les demandes de brancardiers
Bien plus, le CHU va déployer une application de transports patients, développée au départ pour assistant personnel, qui permet d’envoyer un message aux ambulanciers et brancardiers pour leur demander de venir chercher un patient. Les demandes sont centralisées puis envoyées par mail vers l’appareil des brancardiers de service. Ceux-ci acceptent le transport puis indiquent quand ils ont terminé.
Une application de même nature est déjà utilisée par les 87 brancardiers du CHRU de Montpellier équipés de BlackBerry administrés sur une plate-forme centralisée. « Les demandes de courses sont envoyées et suivies en temps réel, indique Jean-Pierre Blazy, ingénieur responsable secteur télécommunication et télémédecine, et les brancardiers passent en mode téléphone si besoin. » Les chefs de pôles du CHU utilisent également des BlackBerry remis par l’hôpital. « C’est vraiment facile à gérer. Depuis cette année, nous donnons en outre à tous ceux qui le souhaitent, les moyens de récupérer leurs messages professionnels sur leur smartphone personnel iPhone ou BlackBerry mais pas encore Android ». Ce type de demande va se généraliser de plus en plus.
* À noter, l’application Dictation Blue de Grundig Business Systems est disponible depuis septembre pour les BlackBerry. Une version Android est en cours.
**120 smartphones BlackBerry ont aussi été déployés au CHU d’Angers (1 462 lits) pour les cadres de direction, les ingénieurs et les médecins responsables de pôles.
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