Avec l’automesure de la tension artérielle à domicile, l’HTA semblait sous contrôle. « Et bien pas autant qu’on pouvait l’espérer » constate le Dr Guillaume Bobrie, hypertensiologue, « des études ont montré que l’automesure tensionnelle apporte certes une amélioration du contrôle tensionnel mais le bénéfice semble plus important quand les chiffres sont télétransmis. » Les premiers appareils d’automesure tensionnelle dotés de capacité de télétransmission sont apparus dans les années 90. Ils ont dû s’adapter à l’évolution de la téléphonie. Le dispositif le plus récent utilisé par ce spécialiste contient une carte GSM (téléphone) incluse dans le tensiomètre. La communication des chiffres à un serveur est immédiate. Le professionnel de santé peut suivre sur le serveur l’évolution des chiffres. Mais mieux encore est l’autotitratation du traitement. Le patient modifie lui-même ses doses de médicament. Après une première étude de faisabilité réalisée en France, les anglais ont publié l’an dernier dans le Lancet (1) les résultats d’une étude randomisée et contrôlée. « Ils montrent que l’autoprise en charge de l’HTA associant automesure télétransmise et autoadaptation du traitement selon un schéma pré-déterminé apporte une amélioration significative du contrôle de la pression artérielle, probablement lié à une plus grande fréquence augmentation des traitements ». Les patients devenus co-acteurs de la prescription combattent l’inertie thérapeutique des médecins. Les indications actuelles de la télésurveillance sont les HTA résistantes à au moins 3 anti-hypertenseurs, la surveillance des femmes enceintes hypertendues et les essais thérapeutiques d’antihypertenseurs. Reste la question du coût de cette surveillance. Il risque d’être bientôt balayé par la commercialisation pour le grand public de nouvelles technologies. Withings, société française annonce la disponibilité de son tensiomètre connecté aux appareils IOS (iPhone, iPad, iPod touch) avec suivi en ligne. L’application Withings est gratuite. Les données tensionnelles sont enregistrées et préservées sur l’espace sécurisé en ligne de l’utilisateur. L’adresse URL du serveur peut-être communiquée au professionnel de santé qui peut alors suivre l’évolution de la pression artérielle. La convivialité et la facilité de ce mode de surveillance de la tension artérielle risquent de faire beaucoup d’émules.
(*) D’après un entretien avec le Dr Guillaume Bobrie, Unité d’hypertension artérielle, hôpital Européen Georges Pompidou, Paris
(1) McManus RJ et al. Lancet 2010 ; 376 : 163-72
Lire également l’article sur la télémédecine dans l’HTA paru sur le site : http://www.automesure.com
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