La prise en charge de l’asthme se fonde aujourd’hui sur une stratégie par étapes, avec une escalade thérapeutique bien codifiée, dans laquelle les corticoïdes inhalés constituent un élément majeur. Chez l’enfant, l’asthme sévère est souvent associé à une sensibilisation allergénique, avec des exacerbations favorisées par les infections, l’exposition aux polluants extérieurs et intérieurs, une mauvaise observance thérapeutique, une mauvaise utilisation des dispositifs ou encore un sous-traitement. Les conséquences en sont un risque accru d’exacerbations, d’hospitalisations, de décès, et à plus long terme d’une évolution vers une atteinte respiratoire s’apparentant à la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), survenant précocement à l’âge adulte. Des études récentes ont montré que plus de 10 % des enfants ayant un asthme persistant ont une baisse de la fonction respiratoire qui aboutit à ce type d’atteinte.
Un constat qui souligne la nécessité de dépister les enfants ayant un asthme sévère et de les suivre étroitement, avec une évaluation régulière de leur fonction pulmonaire, comme le rappelle le Pr Stanley Szefler (Colorado). Le recours au Composite Asthma Severity Index (CASI) est, dans ce contexte, utile. Un autre index, le Seasonal Asthma Exacerbation Predictive Index (SAEPI), a été développé pour identifier les enfants à risque d’exacerbation. Il peut aussi être utilisé lors d’une intensification thérapeutique ou dans le cadre d’une évaluation fine de l’observance au traitement. Des techniques électroniques pour évaluer l’observance sont aujourd’hui disponibles, ce qui peut à la fois améliorer la prise du traitement chez certains patients et servir d’argument pour proposer un traitement immunomodulateur.
Une R&D active
L’arsenal thérapeutique s’est élargi ces dernières années, avec l’arrivée d’anticholinergiques de longue durée d’action et d’agents biologiques, comme le mépolizumab, le reslizumab et le benralizumab. Les autorisations de mise sur le marché et l’expérience en population pédiatrique de ces nouveaux traitements varient d’un agent à un autre. D’autres biothérapies, comme les anti-IL4/13, sont en évaluation dans l’asthme sévère chez l’adulte, avec un protocole d’analyse additionnel chez l’enfant en fonction des premiers résultats.
« Il faudra définir la place de chacune de ces approches thérapeutiques pour prévenir les exacerbations et la perte de fonction pulmonaire, et améliorer la qualité de vie des enfants souffrant d’un asthme sévère », précise le Pr Stanley Szefler, qui souligne qu’il est possible que les nouveaux agents puissent même modifier l’histoire naturelle de la maladie et réduire le risque d’asthme sévère chez l’enfant et son impact pulmonaire à long terme à l’âge adulte.
D'après la présentation du Pr Stanley Szefler, Aurora, Colorado, États-Unis
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