Entre 65 et 130 millions de personnes
dans le monde seraient sensibilisées aux acariens, dont près de 50 % d’asthmatiques. Outre l’asthme et la rhinite allergique, l’allergie aux acariens peut également donner lieu à des cas d’anaphylaxie à l’effort en relation avec une prise d’aliment. Parmi les réactions croisées avec les acariens, « les plus fréquentes concernent les crustacés – surtout la crevette – avec des symptômes souvent cutanés (urticaire, angioedeme) et l’escargot, avec des symptômes principalement respiratoires », rappelle le Pr André-Bernard Tonnel, pneumologue et allergologue au CHRU de Lille. « Ces réactivités croisées posent d’ailleurs de délicats problèmes thérapeutiques, si une immunothérapie aux acariens est envisagée chez un patient allergique à la fois aux acariens et à l’escargot et/ou aux crustacés », ajoute-t-il. Mais, outre le traitement pharmacologique, la stratégie thérapeutique repose en grande partie sur les mesures environnementales visant à limiter la présence d’acariens dans le quotidien du patient symptomatique. Les principaux moyens utilisés incluent entre autres le recours aux housses de literie en polyuréthane, l’aération quotidienne de l’habitat, le nettoyage fréquent avec lavage à 60° des pièces de literie ou l’usage d’aspirateurs avec filtre HEPA.
Harmoniser l’ITS
« L’expertise d’un conseiller médical en environnement intérieur peut être un apport pour définir les actions les plus pertinentes », souligne le Dr François Lavaud, pneumologue et allergologue à Reims. La mise en œuvre de l’immunothérapie spécifique (ITS) découle des limites éventuelles des mesures environnementales et sur l’absence de contrôle des symptômes sous traitement pharmacologique. « L’effet bénéfique ou délétère de l’ITS aux acariens reste discuté et ses résultats contradictoires s’expliquent peut-être par la composition des extraits utilisés pour cette immunothérapie, en particulier leur contenu en tropomyosine », tempère le Pr Tonnel. D’où la nécessité d’établir des critères harmonisés d’efficacité, des lignes directrices réglementaires et une parfaite standardisation des extraits, conclut le Dr Lavaud.
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