Encore cataloguée comme une pathologie exclusivement féminine, liée essentiellement à la ménopause, l’ostéoporose est clairement mieux documentée chez la femme que chez l’homme, qui concentre pourtant près de 25 % des hospitalisations pour fracture, avec une mortalité deux fois supérieure.
Malgré ce “régime de faveur”, la prise en charge des patientes reste lacunaire, comme l’ont rappelé plusieurs travaux. Alors qu’après une première fracture, le risque de récidive dans les deux ans est quintuplé, un rapport de l’International Osteoporosis Foundation paru en avril montre que 85 % des Françaises de plus de 50 ans dans cette situation n’ont pas de traitement préventif secondaire. Une étude en médecine générale fait un constat proche, avec moins de 10 % de patientes traitées après une fracture de l’extrémité supérieure du fémur. Âge élevé des patientes, questionnement sur le bénéfice-risque des traitements, polymédications fréquentes, etc. : ce travail mettait aussi en évidence de nombreux freins à la prescription.
Parcours de soins Ces données rejoignent celles publiées antérieurement par la Cnam, qui a passé au crible toutes les hospitalisations pour fracture après 50 ans recensées sur le territoire français au cours de l’année 2013. Sur les 177 000 cas analysés, seuls 10 % ont conduit à la réalisation d’une ostéodensitométrie et 15 % à la prescription d’un traitement de fond.
Dans ce contexte, le parcours de soins ostéoporose, promis par l’Assurance maladie depuis plusieurs mois, devrait mettre l’accent sur cette période critique. D’ores et déjà, le Grio a réactualisé ses recommandations. La nouvelle mouture insiste sur la prise en charge des femmes avec une fracture sévère chez lesquelles un traitement anti-ostéoporotique est recommandé d’emblée.
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