Comme de nombreux autres essais présentés cette année lors du congrès, Aldosteron lethal effect blockade in acute myocardial infarction treated with or without reperfusion to improve outcome and survival at six month follow-up (ALBATROSS) est une étude aux résultats négatifs, malgré un rationnel fort. L’aldostérone est une hormone de stress qui a des effets cardiovasculaires délétères. À la phase aiguë de l’infarctus du myocarde, des taux élevés d’aldostérone sont corrélés à une évolution plus péjorative, notamment une mortalité accrue. « Il paraît ainsi assez logique de réduire l’aldostérone, ce qui a été fait avec succès dans l’essai EPHESUS publié l’an dernier », a rappelé le Pr Gilles Montalescot lors de la présentation des résultats. Dans cette étude, qui avait randomisé plus de 6 600 patients en insuffisance cardiaque 3 à 14 jours après un infarctus, l’éplérérone avait permis de réduire la mortalité comparativement au placebo (RR 0,85, p = 0,008).
L’étude ALBATROSS a testé le concept d’un traitement anti-aldostérone plus précoce, dans les 72 heures après un infarctus avec ou sans sus décalage de ST chez 1 600 patients tout venant, dont la grande majorité ne présentait pas d’insuffisance cardiaque. La spironolactone (25 mg par jour pendant 6 mois) était débutée très rapidement après l’infarctus, après un bolus de potassium canrénoate.
Pas de différence sur le critère primaire
Après un délai de suivi moyen de 118 jours, aucune différence entre les deux bras thérapeutiques (spironolactone versus placebo, en sus du traitement standard) n’a été observée sur le critère primaire d’évaluation, qui associait décès, arrêt cardiaque ressuscité, tachycardie ou fibrillation ventriculaire, indication pour un défibrillateur, et insuffisance cardiaque (HR 0,97, p = 0,81). L’étude apporte un éclairage intéressant sur la sécurité d’emploi de la spironolactone. Le taux d’effets indésirables a été comparable dans les deux groupes, à l’exception d’une plus grande fréquence des hyperkaliémies dans le bras traité, toutefois plus faible qu’attendue.
Sur la base des résultats d’ALBATROSS, l’indication d’un traitement anti-aldostérone doit donc être guidée par la présence d’une insuffisance cardiaque.
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