La dénervation rénale a suscité beaucoup d'espoirs ces dernières années chez les patients ayant une hypertension artérielle résistante, mais l'étude randomisée SIMPLICITY HTN-3 n' avait pas permis de démontrer la supériorité de cette approche comparativement à un geste placebo (procédure sham). « Un échec pouvant en partie être expliqué par une variabilité dans l'observance thérapeutique, une dénervation incomplète et l'inclusion de patients qui avaient une HTA systolique isolée », a indiqué le Pr Michaël Böhm lors de la présentation, en hotline, des résultats de l'étude SPYRAL-HTN-OFF MED. Cette étude de preuve de concept marque le retour de cette approche thérapeutique, mais avec un nouveau cathéter plus performant, multi-électrode, et chez des patients avec un profil différent puisqu'il s'agissait non plus d'hypertendus résistants mais d'hypertendus modérés. Les patients inclus avaient en effet une pression artérielle systolique (PAS) mesurée au cabinet médical comprise entre 150 et 180 mm Hg et une pression artérielle diastolique (PAD) ≥ 90 mmHg. La PAS en mesure ambulatoire de la pression artérielle (MAPA) était comprise entre 140 et 170 mm Hg. Ils ne recevaient pas de traitement antihypertenseur ou pouvaient l'interrompre.
Sur les 353 patients pré-inclus dans 21 sites en Europe, aux États-Unis, au Japon et en Australie, 80 ont finalement été randomisés pour bénéficier d'une dénervation rénale (n = 38) ou d'une procédure sham (n = 42).
Une meilleure baisse de la pression artérielle avec la dénervation
Les premières données à 3 mois soulignent l'efficacité de la procédure sur les valeurs tensionnelles : en MAPA, la PAS a baissé en moyenne de 5 mm Hg dans le groupe dénervation vs 0,5 mm Hg dans le groupe sham (p = 0,04). Pour la PAD, ces baisses sont respectivement de 4,8 et 0,4 mm Hg (p < 0,002).
Au cabinet médical, les diminutions de la PAS sont de 10 mm Hg vs 2,3 mm Hg (p = 0,02), et celles de la PAD de 5,3 mm Hg vs 0,3 mm Hg (p = 0,008).
Aucun événement majeur n'a été rapporté dans les deux bras thérapeutiques, qu'il s'agisse des décès, des nouveaux accidents vasculaires cérébraux, des récidives d'infarctus, des hémorragies majeures, des urgences ou poussées hypertensives ou encore des complications vasculaires ou de la survenue d'une insuffisance rénale.
Ces résultats, publiés dans le Lancet seront à la base du design d'un essai clinique pivot. Toutefois, pour le Pr Bryan Williams qui commentait ces résultats, la baisse de la PA rapportée après dénervation rénale apparaît insuffisante pour atteindre les cibles tensionnelles recommandées et permettre aux patients de s'affranchir d'un traitement médicamenteux.
D'après les communications des Prs Michaël Böhm (Hambourg, Allemagne) et Bryan Williams (London, United Kingdom)
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